vendredi 31 août 2007

Queue de poisson

Mardi, 15h00. La Waitress se réveille. Mal de tête en prime. Merde. J’arrive à la cuisine. Le bordel. De la vaisselle sur le comptoir, dans le lavabo, sur l’ilot. Je prépare la cafetière italienne pour ensuite partir à la recherche de mes cigarettes. Surement au salon. Là-bas aussi, le désordre. De ma tête à toutes surfaces de l’appartement, il s’est étendu. Pendant mon sommeil. Encore mes foutus Gremelins qui s’excitent.

Assise dans mon super fauteuil en velours or, en compagnie de ma tasse à café, d’un verre d’eau et de mes Advils, je tente de rassembler mes idées. Dur début de journée. J’ai invité Joli Minois à souper. Il se pointera vers 18h30. La préparation du repas devra être avancée et l’appartement impec. Choisir un menu. Simple à faire, je n’ai pas la tête aux trucs compliqués. Épicerie. Une bouteille de vin. Et le ménage. M’activer.

À 16h00, je reviens chez moi avec mes courses. Je pars une brassée de lavage, puis la vaisselle. Au bout de quinze minutes, je suis prête à débuter les préparatifs du repas. Écrasé de pois verts au citron. Je blanchie les zestes. Dans une casserole, je lance les petits pois, de la crème, du beurre, de l’ail et la pelure de fruit. Le temps que les pois décongèlent, c’est prêt. Je passe le mélange au robot pour en faire une purée grossière. Food Test. Zut, trop d’ail. J’ajoute le jus d’un pamplemousse pour voir. Le goût est en effet moins prononcé, mais toujours trop présent. On recommence, vite, vite, vite.

Deuxième essai : Parfait. Étape suivante : Ramasser tout ce qui traîne sur les meubles et planchers. Je regarde l’heure. Me reste trente minutes. Douche. Les vêtements mouillés dans la sécheuse. Quinze minutes. J’attaque le saumon.

Je réussis à trouver le papier d’aluminium dans le fin fond d’une armoire. N’a pas servit depuis longtemps. Je tire dessus pour le couper. C’est la fin du rouleau, je n’en ai plus assez. Merde, merde, panique totale, Waitress hurle comme une hystérique, une serviette sur les cheveux, en robe de chambre avec des restants de mascara de la veille étendu sous les yeux. Le téléphone sonne. Non, non, non.

- Oui ?
- Bonjour, c’est Joli Minois !
- Ahhhhhhhhhhhhhh. Ça va ?
- Oui, oui. Je quitte le travail, je vais chercher une bouteille de vin et j’arrive.

Non, non, pas tout de suite !

- Est-ce que tu as besoin de quelques choses ?
- Oui, une baguette de pain.
- Excellent. Je m’en viens.

Je m’habille à toute vitesse. Pas le temps de faire de tourniquet devant le miroir pour vérifier si j’ai l’air grosse, si le noir serait mieux et me changer vingt fois pour revenir à la première tenue. Un leggins noir et une petite robe rouge, c’est parfait.

Je monte chez le voisin d’en haut. C’est le héro du jour, il a du papier d’aluminium à me prêter. Je prends ce qu’il faut, redescends chez moi en courant. Je fabrique deux petites piscines avec le papier d’aluminium, place les filets de saumon. Ajoute du vin blanc, badijonne de pesto aux tomates, lance des amandes tranchées, de l’oignon rouge, des tomates cerises, aneth et estragon. Bon. Ne restera plus qu’à mettre le tout au four. Dans un plat je mets un peu d’huile d’olive, de thym, d’herbes italiennes et d’aneth avant d’ajouter des tranches de courgettes jaunes tout en fouettant de la crème pour le dessert.

Ok. Récapitulons. Je mettrai les courgettes au four pour vingt minutes. Le saumon quinze. Je ferai sauter des haricots verts et du poivron rouge et réchaufferai l’écrasé de pois verts. J’ai réussi. Non. Faux. Waitress pas peignée. Ni maquillée. Vite, vite, vite. Tandis que je termine mes yeux, on cogne à la porte. Merde, merde, merde, j’ai pas passé le balai.

Je fais entrer Joli Minois. Il s’avance vers moi, me serre dans ses bras avant de m’embrasser. Nous prenons un verre de vin sur la galerie avant le repas. Délicieux, en passant.

Arrive le dessert. Morceaux de gâteau blanc spongieux, crème fouettée, framboises et bleuets frais dans des verres à martini. Simple, bon et joli. JM les yeux sur sa coupe. Je ne peux m’en empêcher. Je lui colle une cuillère de crème sur le nez. Il réplique. Les fruits et la crème partout sur les murs, dans les fenêtres. On se paie une Food Fight se qui termine dans la rue, pieds nus sur le béton. Nous nous embrassons, le visage barbouillé. On rit, on se nettoie un peu. Petit digestif.

Et il est parti dormir chez lui...

11 commentaires:

DouceGen a dit…

Moi si, moi si....tu me donnes tellement envie de cuisiner...à quand le souper:P

Waitress a dit…

Mdr! :)
Moi qui aime tant cuisiner en plus, ça pourrait me donner une occasion !

Anonyme a dit…

Tout ce bordel et il est parti dormir chez lui..?

Valérie-Ann a dit…

Attend, dis moi au moins qu'il t'a aidé à nettoyer les murs!?!

Il est pari dormir chez lui, d'accord, mais quelle impression ça t'a donné à toi? Positif ou négatif?

Maiken a dit…

Lol! Une chance t'as pas passé le balais pour rien! ;)

Waitress a dit…

Oui, oui, il m'a aidé à nettoyer les murs, c'est quand même un gentil garçon.

Positif ou négatif ? Aucune idée... on verra......

Wonder Mekamek a dit…

J'aime ca ! Une guerre de bouffe...y'a pas une expression du genre : faites pas la guerre, faites l'amour ?

Jiji a dit…

Je pense à ça, là... A un moment donné, faudrait bien que tu ne fasses pas le ménage. Sérieux, chaque fois c'est la course. Mais de toute façon, si un gars entre dans ta vie, ne viendra-t-il pas à voir ton bordel (et à vivre dedans)?

Waitress a dit…

Du tout Jiji !!!! Si je réussis à voir un homme assez régulièrement même, le ménage reste fait de façon quasi continue !!!!
C'est dit, j'ai besoin d'un homme pour mettre un peu d'organisation dans ma vie ! ;)

Anonyme a dit…

Ouah! C'est exactement tout le contraire de ma pensée! À bientôt, je retourne ramasser ses chaussettes sales...

chewbacca a dit…

saumon, framboises et food fight... soirée parfaite ! :D:D