dimanche 29 avril 2007

Cuite

J'ai survécu. Je me lève d'une nuit de plus de seize heures de sommeil, encore cernée, mais j'ai survécu.

Par contre, mes collègues de travail doivent se poser bien des questions. Me suis pointée à 5h30, les yeux grands ouverts, en sautant partout. La gueule ne m'arrêtais pas, je parlais plus vite que Louis-José Houde.

Vers les 9h00 par contre, j'ai senti une baisse d'énergie. J'ai lâché l'eau pour le café. Erreur !

Quinze minutes plus tard, je suis dans l'ascensseur, le coeur au bord des lèvres. Je dois sans cesse passer devant le container, rien pour m'aider. J'ai l'odorat fragile. Waitress ne jase plus. Waitress est bien pâle. Waitress a un fichu de mal de tête.

J'ai touché le bonheur en déposant le pied sur la marche de béton juste en avant de ma porte. Me suis coulée un bain, enfillée ma robe de chambre. Le téléphone a sonné, mais j'ai laissé le répondeur jouer. Évachée sur le divan, avec une tasse d'eau chaude, mes clops et un chat sur les genoux, un sourire aux lèvres j'ai pensé: "Maudit que j'suis nounoune des fois".

samedi 28 avril 2007

Conversation

Alors que nous marchons sous la pluie, parapluie en main, direction SAQ. Nous dépassons une vieille femme, qui n'a rien pour se protéger de l'eau qui tombe, et qui se déplace avec une canne.

Vieille femme: "Attention, tu vas perdre ton paquet de cigarettes".

Je me sens tout de suite visée. J'arrête de marcher et observe mon énorme sac à main qui ressemble plutôt à une poubelle qui crache les surplus.

Vieille Femme: "Non, non, pas toi, l'autre en avant".

Je lève les yeux pour m'apercevoir qu'un de mes compagnon de marche a un paquet de clops à moitié sorti de sa poche droite de jeans.

Waitress: "Faites-vous en pas madame, je vais le guetter, ça me donne une excuse pour matter ses fesses".

Rencontre

Ce soir, j'ai eu l'occasion d'avoir une rencontre mémorable. Vous savez, celle du genre où vous vous retrouvez à faire des confidences qui vous surprennent vous-même. De celles que l'on garde pour les longues amitiés. Et ce n'est que la première fois qu'on est ensemble.

Donc, je me pointe avec Jeune Homme. Presque nerveuse, je ne dois pas assez socialiser ces derniers temps. Trop souvent Waitress est au travail. J'ai mis plus d'une heure seulement à choisir mon linge, et le pire, c'est que je me suis pointée en ayant l'air de rien. Ma jupe longue noire avec de minuscules fleurs blanches cousues au bas, mocassins, camisole assortie. Veste courte noire à manche trois-quart. En me disant, bha, on s'en fou, c'est juste un p'tit gars.

Au départ, la gêne était palpable, savais pas trop quoi dire, moi qui pourtant n'arrête jamais de jacasser. Presque envie de me sauver en courant. Mais je ne l'ai pas fait. Et j'en suis bien heureuse.

Au fil des heures, les sujets défilaient, un verre d'eau, puis un drink, puis on va à la SAQ sous la pluie, apéro, bouteille de vin, re bouteille de vin. Confidences sexuelles (moi qui ne parle JAMAIS de ces trucs là...). Souper de dernière minute, mais très bien, à la bonne franquette. Drink encore, shooter, shooter, shooter. On se dit qu'on devrait aller finir dans un bar, sauf que nous n'arrêtons pas (ou plutôt je n'arrête pas) de jaser en allumant des clops, sans fin.

Le p'tit gars en question a cinq ans de moins que moi. Mais bordel que j'ai eu l'impression d'être sur la même longueur d'onde que lui ! Belle maturité, conversation intéressante, j'espère bien le retrouver dans une autre soirée en compagnie de Jeune Homme. J'ai eu bien du plaisir, mais j'espère sincèrement ne pas l'avoir traumatiser avec mon histoire de chaton mort (pas par ma faute, bien entendu) que j'ai mis au congélateur pour lui offrir un enterrement digne de ce nom au printemps suivant... Ou avec mes confidences sexuelles. Honnêtement, je me demande bien ce qu'il peut penser de moi après tout ce que j'ai avoué ! Je dois passer pour une folle ou je ne sais quoi, mais certainement pas pour un être équilibré !

En bref, je suis complètement péter, à 3h30 du mat, suite à une belle soirée que j'espère renouveler, alors que je travaille à 5h30 à mon hôtel. J'espère que mes collègues seront aussi crinqués que moi...

Café interdit jusqu'à au moins 10h00, important que je m'en souvienne !

vendredi 27 avril 2007

Mister K

Je suis épuisée au travail. J'ai envie de chialer. Mais j'entends du bruit à la porte de mon bureau de service et Mister K est là. Suffisant pour me donner le sourire. J'ai beau essayer, incapable de le réprimer chaque fois qu'il me rend visite.


Il se tient devant moi, avec son beau visage de jeune garçon, son petit nez pointu que j'adore. On jase, on se raconte les derniers trucs qui nous sont arrivés. Je prépare mes tables, mes cabarets tout en lui disant des niaiseries. La conversation tourne souvent autour du sexe.


J'aimerais me coller à lui, voir si mon corps réussit à capter la chaleur du sien malgré les vêtements. Si son odeur peut me faire chavirer au point de sentir mes reins se crisper. Tendre la main vers lui. Toucher sa peau. L'effleurer. Déposer doucement mes lèvres sur les siennes. Voir.


Mais c'est impossible.


Au hasard de la conversation, nous nous retrouvons parfois côte à côte, regards et sourires en coin. Il se sent troublé. N'a pas le droit d'être comme ça avec moi. À la façon qu'il recule ensuite, pour aller s'accrocher à une étagère, je sais que je lui plais. Il prend trop de soin à s'éloigner lorsque nos corps se trouvent à proximité.


Il m'agace toujours, fait de l'humour sur mon corps, ma tendance à la gaucherie... Parfois, j'embarque, en rajoute, ou lui renvoie la balle. Parfois, je fais l'offusquée. Sans être sérieuse. J'aime jouer avec lui.


La dernière fois, il a dit me trouver belle. Drôle. Gentille. J'avais les jambes molles. Mais il ne faut pas que ça arrive.


Et ça n'arrivera pas. Mister K, de son poste à l'hôtel, n'a pas le droit d'entretenir de relation, même amicale avec les autres employés en dehors de l'établissement. Sous contrat. Nous sommes loin de nous retrouver nus ensemble, donc. Et il a sa blonde. Respire la fidélité malgré tout. Et il part d'ici deux semaines ailleurs, bien loin de moi.


jeudi 26 avril 2007

Oui

Congé finalement vendredi, Waitress a besoin de socialiser....

Un p'tit verre ou un café d'après-midi, est-ce que ça peut tenter quelqu'un ? Participez en grand nombre !

Plus de cash

Une fois encore, c'est le téléphone qui m'a réveillée aujourd'hui. Avec en prime une très mauvaise nouvelle.


Je dois débourser à l'impôt. Je ne m'y attendais pas du tout. Au contraire, j'espérais même recevoir un chèque assez important pour entreprendre un planning de flaubage d'argent. J'hésitais entre m'acheter un nouvel ordinateur (le mien fait réellement pitié...) ou bien refaire ma garde-robe au grand complet. J'ai tellement travaillé l'été dernier que je ne portais rien d'autre que mon uniforme noir, donc je n'ai pas investi sur ma tenue vestimentaire.


Me reste quelques jours pour mettre le chèque dans la malle, nous sommes à une semaine du jour du loyer, et je dois poser mes pneus d'été la semaine prochaine, pneus que je ne possède pas. Plus de 1000$ en dépense obligatoire, sans compter les factures et la nourriture. Un peu emmerdant, oui­. Ni d'adon.


Waitress commence sérieusement à penser à se trouver un deuxième emploi. Plusieurs collègues du département reviendront de vacances et de congés divers d'ici quelques semaines. Je ferai moins d'heures. Aucune vacances choisies au mois d'août. Et je suis au bas de la liste de l'horaire.


Avis à tous ! Waitress se cherche un temps partiel comme serveuse, avec un boss assez gentil pour attendre mes disponibilités à tous les mercredi pour la semaine suivante. Un petit café sympa ou un bistro avec un bon achalandage serait apprécié. Je suis souriante et jovial, travaillante, débrouillarde et j'ai une excellente capacité d'adaptation. Preneurs, manifestez-vous !


mercredi 25 avril 2007

Test

J'ai fait comme tout le monde, et suis allée faire ce petit test sur les sept péchés capitaux...

D’après les statistiques, vous êtes dans la moyenne. N’ayez donc pas honte de vos vices…

Vos points: 59 sur 154Résultat Global:38 %
La paresse: 73 %
La gourmandise: 20 %
L'avarice: 12 %
L'orgueil: 67 %
la luxure: 92 %
l'envie: 6 %
La colère: 29 %

Heureusement que certains scores étaient particulièrement bas, c'est meilleur pour la moyenne !

Histoire de route

Waitress termine sa journée de travail, il est 1h45 du matin. Elle a pris comme résolution de marcher pour se rendre à l'hôtel, mais il fait froid. Taxi.

Il y en a un devant la sortie des employés. J'embarque, donne mon adresse. Épuisée, je n'ai pas envie de jaser, il n'y a plus de vie dans mes yeux, comme dans le reste de mon corps. Cerveau compris.

Chauffeur de taxi: "Heil, ça vas-tu ?"

Bon. Il semblerait que je sois tellement fatiguée, que j'ai l'air au bord de lover dose.

- Oui, oui, j'suis morte, c'est tout, travail.

Chauffeur de taxi me regarde de la tête au pied, avec un sourire en coin. Remonte jusqu'à mon décolleté et reste là.

- Ah ouais, tu travailles...

Et là je comprends. Merde, il croit que je suis une prostituée. Quoi ! Je suis vêtue d'une paire de jeans, d'un chandail rayé noir et blanc avec un veston de velours noir. Dans mon monde, les prostituées, ça a un peu moins de classe, avec un peu plus de peau à montrer et des talons hauts. Insultant.

- Euh, oui, je travaille, mais comme serveuse à l'hôtel...

Chauffeur de taxi a recommencé à fixer la route. Et il a fermé sa gueule.

mardi 24 avril 2007

ZZZZZZZZzzzzzzzzZZZZZZZzzzzzz

Il est 2h09 du matin. Je ne reviens pas d'une folle soirée de bar, mais du travail. Et j'y retourne encore demain ! C'est ça, j'ai pas de week-end cette semaine grrrr.


Malgré tout, j'suis allée faire la fête hier soir, c'était bien, mais là je suis crevée, cernée jusqu'au nombril, morte. Je raconte tout ça demain, pour l'instant mon lit m'appel...


lundi 23 avril 2007

Encore !


Demain, lundi, à 23h00 précise, je suis forcée de retrouver ma vie de débauche. Pour deux jours. Le repos du corps aura été bref cette semaine.


Des suggestions ? ...

La clop sociale

Dans le milieu de la restauration et de l'hôtellerie, il est étonnant de constater la proportion de fumeurs au sein d'une même équipe. Très peu représentatif des statistiques de la population générale. Peut-être parce que c'est la seule façon d'obtenir une pause sans que le patron vous prenne pour un fainéant. Tout cela pour dire que je me suis fait beaucoup de copains fumeurs au travail. À tel point que ma consommation Peter Jacksonnienne augmente de façon étonnante.

J'arrive environs quinze minutes à l'avance au boulot, question d'enfiler mon uniforme et de fumer avant de commencer.

Waitress se pointe au bureau du service au chambre. Bla bla bla, Collègue de travail et moi échangeons nos dernières aventures. On lit le journal, on fait les mots croisés, sudoku et le dessin avec huit erreurs ensemble. Faut attendre que les clients souhaitent manger un burger devant leur télé avant de passer à l'action, donc nous comblons l'attente. Lorsque le journal est terminé, on joue au poker, aux échecs. Bref, on s'occupe.

Le plus merveilleux dans nos distractions, c'est la visite. Tous finissent par passer prendre un café et jaser. Puisque j'ai tendance à parler un peu, j'entreprends souvent de grands récits sur à peu près n'importe quoi. Du beau divertissement pour la visite.

J'ai commencé à travailler il y a quinze minutes. Se pointe l'Italien.
- Heil Waitress, c'est ma pose, tu viens fumer ?
- Nha, j'viens d'y aller, plus tard.

Cinq minutes passent. La Belle Slovaque arrive. Même invitation.
Puis le barman.
Et le pâtissier.
Et une serveuse.
Et un cuisinier.

Repasse l'Italien. La Belle Slovaque. Oups, un nouveau cuisinier. La réceptionniste. Le portier. Trois femmes de chambre, suivies du chasseur.

Je ne peux accepter les invitations chaque fois. Comme je ne peux toujours les refuser, question de demeurer une collègue populaire. Pour m'en tirer, je distribue parfois des numéros.

- J'ai dit à Untel que j'irais avec lui après le tour avec Barman. J'vais te chercher rendue là ?

Le vice est partout dans cet hôtel. Et du nombre de fumeurs, plusieurs sont jolis garçons. Ça me plaît ainsi.

dimanche 22 avril 2007

Week-End



Jeudi, tard dans la nuit. Je remonte la rue St-Jean, direction les escaliers Victoria, en compagnie de Jeune Homme et d'un de ses amis, rencontré plus tôt dans la soirée. Ce dernier m'offre le bras, question de galanterie. Non, plutôt pour m'aider à marcher droit, afin de réduire les probabilités que je décède écrasée sous une voiture.

L'air est frais, mais confortable. Vêtue d'une petite jupe noire, de mes souliers ballerines et de mon éternel veston en velours noirs, je respire fort, besoin de printemps dans mes poumons. J'ai dansé ce soir. Ce que je ne fais jamais, manque de liberté corporelle.

Les lumières de la ville s'offrent à moi, je veux rire encore, parler avec ces deux gentils garçons qui m'entourent. Nous marchons ensemble, nous sommes beaux à marcher ensemble. Je suis saoule, je me sens bien.



Vendredi, à l'heure du souper. Il fait chaud, je porte une autre jupe, celle au tissu doux, doux, doux, qui me donne d'éternelles caresses sur les fesses. Je conduis ma voiture, lunettes de soleil, fenêtres ouvertes, une cigarette à la main. Avec Jeune Homme comme passager. Il joue avec les dés en minou accrochés au rétroviseur. On chante "J'aime la bourgeoisie" de Numéro dans le trafic. Direction resto, nous allons rejoindre d'anciennes collègues de travail.

Une d'elles nous apprend qu'elle a vomit à son unique tentative pour avaler du sperme, pendant que l'autre nous explique qu'elle est une femme fontaine. Les tables voisines nous regardaient. Faut dire que nous nous trouvions dans un restaurant familial.


De retour chez Jeune Homme, Chouchou débarque de Trois-Rivières. Le bar nous appel. On commence par la piste de danse, mais finalement, c'est de jaser dont on a envie. Assis à la la terrasse, pupilles dilatées, on mâche notre gomme, entouré de belles personnes à regarder.

Retour à mon hôtel cet après-midi. Il faisait beau, la rue Cartier grouillait de monde alors que je me dirigeais vers la machine à punch. Ça ne m'a pas dérangée. Travailler, c'est donner un repos à mon corps. Je me couche à des heures raisonnables, deviens sage l'espace de quatre, cinq jours. Pour être en forme au prochain week-end.

vendredi 20 avril 2007

Recrutement

Toutes les fenêtres de mon appartement sont ouvertes. De la musique d'été joue au salon. Un chaud courant d'air fait bouger le tissu de ma jupe. Quoi demander de plus ? Un homme !

La période de recrutement est commencée. Waitress se cherche un amant avec qui passer du bon temps cet été. Rien à voir avec l'engagement, juste du beau plaisir.

Mais tout être possédant un pénis n'est pas nécessairement le bienvenu. Non. Le candidat au poste "amant officiel mais non-exclusif" doit répondre aux critères suivant:

- Être jeune et beau (question de désir)
- Être intelligent ( j'aime avoir des conversations intéressantes qui peuvent parfois contenir des mots de plus de trois syllabes )
- Être indépendant ( pas question que je me retrouve dans le sous-sol de ta mère !)
- Avoir un horaire flexible ( je travaille beaucoup et à des heures hors du commun )
- Être drôle et gentil ( c'est évident ! )

Qu'il soit célibataire ou en couple importe peu, tant qu'il sache me satisfaire. De façon idéale, le postulant peu aimer partager le premier café du matin avant de retourner chez lui, faire des invitations à prendre un verre sur une terrasse ou proposer d'autres activités pouvant être agréables et qui finiraient sans vêtements.

Trente ans et plus s'abstenir, problèmes érectiles aussi.

jeudi 19 avril 2007

Waitress se prend en main

Un chien hurle son ennui, appelle son maître de toute la puissance de ses cordes vocales, comme un loup qui cherche sa bande. C'est ce qui me réveille. Collectionneuse de cadrans aux sonneries étranges, je me lance sur celui qui imite un singe hystérique dans la jungle avant de comprendre que j'entends bien un chien. Moment de panique, il n'aboie pas dehors, mais DANS ma chambre. Je regarde sous le lit, au fond du garde-robe. Non, il ne se trouve pas chez moi. On l'a juste attaché près de la fenêtre.


Me revient à l'esprit que j'ai décidé de me remettre au jogging. Moment d'hésitation. Je me dirige vers la cafetière ou mes vêtements de sport ? Je choisis mon amie la cafetière.


Dans le pot de café, je trouve le vide. C'est un signe.


Plan de match: courir jusqu'au dépanneur le plus loin que je connaisse pour acheter ma drogue matinale et revenir. Faut se trouver une source de motivation. J'enfile mon kit de sport neuf, celui qui est joli et bien moulant, qui me fait de belles petites fesses. Queue de cheval montée à la hâte, je débute mes étirements au salon. Quand soudain, un piéton passe devant moi, vêtu d'un gros manteau d'hiver, avec foulard et mitaines. Humm.


J'ai tendance à avoir le printemps précoce. Je me sens peut-être sexy et confortable dans mon pantalon 3/4, c'est le mois d'avril et il neigeait encore en début de semaine. Je me raisonne et mets mon pantalon bleu, en tissu étrange pas moulant du tout qui fait un horrible bruit de "stichhhh stichhhhh" chaque fois que je bouge dedans. On est loin du look sporto-pitoune.


Je sors dehors. Le soleil réchauffe mon visage, superbe journée. Mes jambes s'élancent, je joggs. Je regarde les noms de rues défiler, comptant celles qui restent avant le dépanneur. Et je l'aperçois. Un splendide mâle qui se ballade seul, que je rencontrerai dans quelques secondes. En réalité, je commence à être crevée, je cherche mon souffle. Avec mon pantalon bruyant. L'orgueil est plus fort, j'accélère et tente de contrôler ma respiration. Croise Splendide Mâle, sourire et battement de cils.


Et s'il se retourne pour me regarder ? Pas question de ralentir, faut maintenir le rythme. Je devine le dépaneur au loin, encore un petit effort.


Sac de café à la main, je vois un autre splendide mâle (c'est le printemps les amis !) passé devant le dep. Je reprends mon exercice, tourne le coin de la rue. Bordel ! Splendide Mâle 2 emprunte le même chemin que moi, celui qui mène directement à mon appartement. Il pourra me regarder jusqu'à la fin. J'arrête de jogger pour faire de la course de fond.


Arrivée à la maison, étalée sur la céramique de la cuisine, le thorax qui monte et descend rapidement, le corps en sueur, je rayonne de fierté. La première tentative de remise en forme dépasse mes attentes. Surtout que j'ai couru comme une cinglée.


Reste que je me sens un peu nounoune...


mercredi 18 avril 2007

Manque de temps

J'aimerais.....

- Devenir une personne organisée
- Faire plus souvent la cuisine
- Reprendre la forme
- Arrêter d'être en retard
- Avoir le coeur qui débat pour quelqu'un
- Faire pousser de grosses plantes
- Apprendre l'espagnol
- Retrouver mes 110 lbs
- Voyager
- Rire toute une journée pour ensuite faire l'amour toute une nuit
- Trouver qu'il y a assez de temps dans mes journées pour me permettre de faire tout ce que j'aimerais.

Mouais. J'vais commencer par sortir mes vidanges. Et aller dormir.

Ce serait temps que je me remette au jogging... Pourquoi pas demain matin?

Allez, des encouragements svp ;)

Waitress est fâchée !

Je dors nue, les couvertures enroulées autour de mon corps. Un chat ronronne entre mes longs bras. Doux moment.

Le téléphone sonne.

- Allô ?
- Waitress ? T'es la dernière à pouvoir, faut tu viennes travailler.
- Euh. Ben... Ouais, mais...
- Mais quoi ? (pointe de colère dans la voix)
- Mais rien. À quelle heure ?
- 15h30, j'compte sur toi.
- Bye.

Je me tourne vers la fenêtre. Un superbe soleil plombe dans ma chambre. C'est normal, lorsque je suis en congé, il pleut ou il neige. Inévitable.

La seule chose que je déteste du domaine de la restauration/hôtellerie, tient des horaires qui changent à la dernière minute, des heures de travail impossibles à coordonner avec une vie sociale satisfaisante. Heureuse d'être célibataire ! Imaginez comment il peut être ardu d'être en couple avec quelqu'un qui détient un horaire de fonctionnaire ! Faut savoir être indépendant et flexible.

Désolée les copains, Mercredi Vin Blanc se déroulera sans moi. Bien dommage, puisque la température annonçait le premier verre pris à l'extérieur avec confort.

Ma patronne me déteste et fait tout pour me gâcher la vie. Évident.

Et je me demande bien comment je pourrai trimbaler des cabarets partout, avec la main gauche inutilisable. Des plans pour casser la vaisselle. Hummm... Un bel alibi pour évacuer la frustration, oui !

Gaucherie

Ma journée de travail s'achève. Ne me reste que quelques minutes avant de puncher et j'irai prendre une bière avec un copain pour fêter l'arrivée de mon week-end. Et vivement qu'il arrive ce congé, j'en ai assez cette semaine, ma patience s'effrite et j'ai une humeur de cochon.



Je me dirige vers le lobby de l'hôtel, récupérer une table avec de la boisson. J'ouvre la porte, alors qu'une autre qui donne sur l'extérieur est poussée par Mister K. Phénomène physique oblige, un courant d'air se crée. Dans ma tête, je suis pleine de muscles, apte à retenir cette foutue porte. Mais non. La pression la referme sur mon majeur. Un grand bruit se fait alors entendre. Deux collègues de travail qui se trouvaient à proximités se mettent alors à hurler en voyant mon doigt coincé. J'hurle avec elles.



Je vous annonce que j'ai un bout de doigt d'obèse. Si. Il a pris une charmante teinte de bleu et de rouge, cette dernière couleur formant de petits picots comme autant de petits vaisseaux sanguins éclatés. Très artistique comme blessure. Mais bordel que ça fait mal ! Je possède deux coeurs; un dans la poitrine et l'autre dans la main gauche.




Après avoir donné des coups de pieds partout pour oublier la douleur et la diffuser dans mon corps entier, après avoir fait un rapport d'accident et terminé de compter ma caisse, je suis donc allée enterrer ma mauvaise soirée sous un joli pichet de bière bien froide et pétillante.



J'ai reçu une bonne nouvelle rendue là. Les terrasses sont ouvertes. On peut recommencer à boire et fumer en même temps. Même s'il fait froid. Même si le vent est mordant. Chin-chin !

mardi 17 avril 2007

C'est fini

J'ai fermé ma liste d'amant potentiel cette semaine. N'en restait qu'un seul, que j'ai congédié à force de culpabilité et il faut être honnête, cet homme n'arrivait pas à me rassasier. De retour à une existence chaste et pure, avec regret je constate que j'ai attendu un peu trop longtemps avant de passer à l'acte.

Mâle Alpha était amoureux de moi depuis un moment. Je le savais, il savait que ce n'était pas réciproque, mais voulait bien que nous continuons à coucher ensemble. De là la culpabilité. Je suis une femme mesquine.

Il m'a fallu plusieurs tentatives avant de parvenir à rompre cette fréquentation. Toujours bien résolue, aussitôt que je me trouvais en sa compagnie, il n'avait qu'à glisser sa main dans mon cou pour que mon corps entier frissonne et que la petite voix qui hurle "Non, non, non" se taise. Allez savoir pourquoi, je ne le trouvais ni particulièrement beau, ni attirant. Histoire d'hormones et de printemps peut-être.

Il y a quelques semaines, mon corps s'est mis à réagir chaque fois que je passais une nuit avec lui. Eczéma sur le ventre. Menstruations de quelques jours suivant chaque relation. Moi qui saute régulièrement un mois par-ci par-là, ce n'était pas normal.

C'est à ce moment que ma décision a été prise. Je l'ai annoncée à quelques amis, lors d'un souper, et nous avons trinqué à mon retour à la pureté. Ne restait plus qu'à ce que Mâle Alpha le sache.

Discussion pleine d'argument, beaucoup d'alcool, il accepte, mais avec misère. Pourquoi ne pas continuer à coucher ensemble jusqu'à ce que l'un de nous rencontre quelqu'un, qu'il m'a demandé. Simple. Parce qu'il ne rencontrera personne aussi longtemps que je garantirai sa vie sexuelle.

Il y a donc eu la dernière fois. Fort plaisant. Mais aujourd'hui, je m'en serais bien passé. Parce que mon corps me lance un dernier avertissement. Je me tape une foutue infection urinaire. Et pas parce que je pratique une drôle de sexualité. Non.

Lorsque je suis en couple et que je me ramasse avec une infection de la sorte, ça ne veut dire qu'une chose. Que je ne suis pas bien dans ma relation et qu'il faut que j'y mette un terme au plus vite. Ça n'arrive pas à chaque fois. Mais lorsque cette maladie se pointe et que j'en ignore la signification, elle me rend visite à tous les trois mois. Pile. Jusqu'à ce que j'arrête de voir la personne.

La morale de cette histoire ? L'histoire de la dernière fois, c'est de la bullshit.

dimanche 15 avril 2007

Nuit agitée

La nuit dernière, j'ai fait un rêve. Pas un rêve étrange, ni rempli de démon. Mais il m'a donnée une impression de malaise à mon réveil et le sentiment m'a accompagné tout au long de la journée d'hier.




L'ancien resto. Je suis là, avec tous les collègues qui y travaillaient. Le lieu n'a rien à voir avec le restaurant réel. Je me trouve dans une sorte de manoir; les pièces sont immenses et froides. Plafonds hauts, voûtes, tapisserie sur les murs. Les tables sont longues, interminables, conçues pour recevoir 30 personnes sans problème. La lumière est faible, ambiance feutrée et intime. C'est Noël. Le restaurant est fermé ce soir là, mais tout le monde y est, puisque nous voulons nous y rejoindre pour aller fêter ensemble.




Je discute avec un garçon. Tit Cute arrive, je trouve qu'il a engraissé. Le garçon me murmure une méchanceté sur Tit Cute et je la trouve bien bonne. J'en rajoute. On rit, plaisir vilain.




Le patron demande le silence. Il nous apprend que le restaurant sera finalement ouvert ce soir là. Qu'il ne veut pas pénaliser tout le monde le jour de Noël, l'équipe sera donc réduite. Je fais partie de ceux qui doivent rester. J'ai envie de chialer. Je chiale.




- Mais on a pas de cuisinier !

- Waitress, tu connais les assiettes, t'es capable de t'arranger.

- C'est Noël ! Pourquoi c'est moi qui doit rester ?

- C'est comme ça, c'est tout.




Tout le monde part, ne reste qu'une autre serveuse avec moi. Je regarde les gens quitter, la porte s'ouvre sur la nuit pleine de flocon de neige. Jeune Homme vient me dire qu'il viendra me voir plus tard. La porte se ferme, je pleure de rage, d'injustice.




Les clients arrivent. Que des femmes grandes et minces dans de longues robes aux tissus luxueux. Coiffures montées, bijoux qui brillent. Elles sont belles, gracieuses. Froides et distantes. Je me sens pâles et moches à côté d'elles.




Je fais mon travail le mieux possible, entre les prises de commandes, la cuisine et les bouteilles de vin. J'ai juste envie de pleurer. Pleurer, pleurer, pleurer.




Et je me réveille.

Arcade Fire rend heureux

Il y a deux semaines, le facteur a apporté le bonheur dans ma boîte à lettre. Quatre billets pour aller voir Arcade Fire le 13 mai prochain à Montréal.








Mademoiselle Y, une bonne amie, m'a proposée qu'on y aille ensemble. Carte Visa en main, j'ai pu me garantir quatre places. Elle me demande si elle peut invité Olivier, un de ses copains dont ce sera l'anniversaire. Jamais rencontré le p'tit garçon. Mais je fais confiance à Mamzel Y. En échange, je propose que l'Ex m'accompagne, puisqu'en plus d'être un fan, il m'a fait découvrir le groupe l'hiver dernier.




Au cours des semaines, à force de parler du spectacle et de se crinquer mutuellement à y passer une merveilleuse soirée, j'ai appris que le dit Olivier ne connaît pas du tout Arcade Fire. Ma copine et lui habite à Montréal, je ne les verrai donc pas avant le 13 mai. J'ai décidé de faire un cadeau d'anniversaire à l'inconnu. À l'avance. Du montant que Mamzel me doit pour les billets, elle en a garder suffisamment pour aller acheter l'album Funerals et lui donner. Je tiens à ce qu'il chante en coeur avec nous.




Au travail, j'ai un nouveau collègue dans mon département. J'ai appris qu'il allait lui aussi voir le spectacle, le 12. Merveilleux ! On a donc quelqu'un qui pourra nous garantir un congé assez long pour en profiter tous les deux. Quitte à faire des double, à être complètement crevés et cernés, on s'en fou, c'est pour Arcade Fire.




J'ai rejoins l'Ex cette semaine. J'ai longtemps hésité à lui téléphoné pour lui proposer un billet, sorte de gêne post-relationnelle. On s'appelle de temps en temps, on jase lorsque l'on se croise dans la rue, dans un bar, mais le malaise existe des deux côtés. Il y a longtemps que je n'ai pas fait autant plaisir à quelqu'un.

Pour le plaisir de mes oreilles, je suis enfin arrêtée chez le disquaire cette semaine pour acheter le nouvel album Neon Bible. Wow.




J'ai hâte au mois de mai. Le soleil, la chaleur, les jupes, les p'tits souliers. Et Arcade Fire.

samedi 14 avril 2007

De l'art d'être un bon invité

Mon week-end s'est conclu par un souper avec une bonne copine à moi, question de souligner son quart de siècle. Au menu: Poulet farcie aux épinards et au fromage de chèvre. Alcool à profusion, bonne chaire et une longue amitié ont su faire un mélange propice aux confidences.
Que retenir de tout cela ? Maudit que je suis bien célibataire ! Beaucoup moins d'événement culpabilisant, la liberté et aucune chance de me retrouver le coeur en miette dans des dilemmes à ne plus finir. C'est décidé, gros party en juin pour fêter ma première année de bonheur solitaire !
Chum de Copine a oublié de se pointer au souper. Oui, oui, il a oublié mon invitation ! Il s'est présenté vers les 23h00, en s'excusant, sans amener d'alcool supplémentaire ! Bon, d'accord, il y en avait déjà en quantité suffisante, mais c'est une question de principe. Au moins, il a été gentil...
Il y a une chose que je ne comprends pas par contre. Comment il a fait pour se foutre une chique de gomme sur le cul ? Je n'ai pas pu lui demander en personne hier, puisque c'est ce matin que j'ai trouvé les traces sur mon sofa. Quelqu'un connaît un truc pour faire disparaître ça ? Mon sofa, une antiquité des années 70, est en velours. J'y tiens beaucoup.
Me souvenir d'inspecter mes prochains invités dès leur arrivée.

vendredi 13 avril 2007

Pinocchio

J'ai le syndrome du mensonge compulsif. Pourrais pas dire pourquoi, je mens comme je respire. Pour des bricoles en plus.


Je reviens de ma tournée de magasinage hier, stationne ma voiture dans la rue. Un piéton m'interpelle pour me dire que j'ai une lumière de brûlée. Je suis au courant depuis un peu plus d'un mois, mais je ne vais pas au garage. Va probablement falloir qu'un policier m'arrête pour que j'y aille ou que je trouve quelqu'un qui m'arrange le tout gratuitement. Peu importe.


- Ah oui, vraiment ? que je réponds au piéton.

- Oui, oui.

- As-tu remarqué de quel côté c'était, Monsieur ?

- Le côté droit.

- Merci beaucoup, je vais m'occuper de ça.


Pourquoi j'ai fait ça ? Piéton ne m'aurait pas chicanée si je lui aurait dit la vérité.


Je ne mens pas sur les questions importantes. Seulement sur les p'tites niaiseries, ce qui fait que c'est encore plus stupide. Mais je suis incapable de m'en empêcher.


Comme à la maison



Hier, je me suis enfin décidée. À 15h30, j'appelle au salon de coiffure en demandant un rendez-vous le plus tôt possible.




- Aujourd'hui, 18h00, ça vous convient ?


- Parfait !




Waitress se rend donc au salon, un peu décontenancée par la lumière. Même si nous avons changé l'heure depuis quelques semaines déjà, mon cerveau a de la difficulté à faire le lien entre 18h00 et l'absence de noirceur.




J'entre au salon et je me sens toute petite. Allez savoir pourquoi, les salons et les coiffeuses, ça m'intimident. L'impression d'être moche dans ces lieux. Je n'aime plus mes vêtements, je trouve mes cheveux laids, mon teint pâlotte... Et le son des talons hauts tatloc tatloc tatloc renforce l'image bourreau-victime qui se joue dans ma tête. Pourtant, j'adore aller me faire couper les cheveux. Je dois me sentir vulnérable, les cheveux mouillés, bien à plat sur la tête, avec la cape de plastique noir, installée devant une fenêtre pour être ridiculisée par tous les passants.




Coiffeuse me demande ce que je veux avoir, je lui donne quelques indications, du genre je dois m'attacher les cheveux pour le travail, j'aimerais mieux pas de toupet, puisque ça ne va pas avec le bronzage et l'été arrive. Elle commence à couper. Me pose des questions par rapport à mon travail, veut des anecdotes croustillantes. Elle fait pareil en bitchant ses collègues de travail. Elle finit par me dire que j'ai les mêmes yeux que Claire Forlani. Bon, c'est flatteur, mais complètement faux ! Qu'est-ce qu'on dirait pas pour avoir un plus gros pourboire !








Il y a une chose par contre que je n'ai pas compris. La coupe terminée, elle me remet le séchoir entre les mains en me disant que j'ai seulement à me placer les cheveux comme je le fais d'habitude. De pas être gênée de m'envoyer la tête par en bas pour le volume, comme je fais chez moi.




What the fuck ?! Je la paie pour ça ! Je ne sais plus quoi faire, quoi dire, comment réagir. Pendant que je me sèche les cheveux et qu'elle donne un coup de balais, son patron passe à côté. Au regard qu'il a posé sur elle, je crois qu'elle a eu droit à un petit meeting après mon départ. Gênée et mal à l'aise, je quitte le salon les cheveux encore mouillés.




Je me demande encore si j'ai dit quelque chose qui a pu la froisser. Il me semble que non. D'autres clients attendaient leur tour. Peut-être que c'était une façon pour elle d'accélérer le service pour passer le plus de gens possible dans sa journée. Une chose est certaine, si je retourne dans ce salon, je prends la peine de dire que je ne veux pas Coiffeuse !




Mais bon. J'aime ma nouvelle tête. C'est l'important. Et il ne faut pas s'en faire, ma photo me ressemble encore, j'ai toujours plein de cheveux partout !

jeudi 12 avril 2007

Mercredi vin blanc

J'adore le vin rouge. C'est ce que je bois, peu importe le repas que je prépare, même si le gars de la SAQ me crie "Sacrilège" lorsque je lui demande conseil. On peut toujours trouver une bonne bouteille qui va finir par se marier avec les arômes. Du moins, à mon avis. Je ne saurais dire exactement pourquoi je n'apprécie pas les vins blancs, peut-être que ceux que j'ai goûtés avaient des parfums trop lourds ou me semblaient trop sucrés.


Toutefois, mon manque flagrant de connaissance en vin blanc m'a fait patiner plus qu'à mon tour à l'ancien resto. Déjà que mes connaissances en vin sont plutôt limités, pour le blanc, j'allais toujours chercher un collègue de travail et si ce n'était pas possible, je disais des conneries. Heureusement, on ne m'a jamais démasquée dans ma grande supercherie.


De là l'idée Mercredi Vin Blanc. Un nouvel événement à Québec qui a débuté hier soir et qui semble bien prometteur. Le but de l'exercice consiste à découvrir les vertues du vin blanc, qui iront de pair avec la belle saison et la chaleur à nos portes, tout en instaurant un esprit de tradition entre Jeune Homme et moi et les personnes qui accepteront de suivre nos péripéties.


Jeune Homme se pointe chez moi vers les 18h00. Bien entendu, je ne suis pas prête, me reste un peu de ménage à faire avant de me maquiller et de me peigner. Je fais vite, JH a faim, son humeur l'indique clairement. Il me demande un morceau de fromage (j'en ai toujours quelque part au frigo) et je l'invite à se servir. Surgissant dans la cuisine, je le vois croquer dans un morceau de pain garnit de Saint-Morgon.


- Euh le pain, j'pense pas que ce soit une bonne idée.

- Pourquoi ?

- Ben, il est vieux un peu.

- Y goûte pas frais, frais, mais ça va.

- C'est celui de notre dernier souper.

- Ben non, Waitress, c'est pas ça qu'on a acheté ensemble!

- Ah. Ça veut dire qu'il est encore plus vieux que ça...


Nous arrivons à la SAQ où nous rencontrons Coloc de Jeune Homme, qui achète une bouteille pour se joindre à nous. J'essaie de lui donner mon adresse pour qu'il nous rejoigne après sa douche, mais c'est difficile. La madame de la SAQ nous vient en aide avec un papier et un crayon. La même dame qui s'est foutue de ma geule lorsque j'ai choisit ma bouteille de blanc parce que l'étiquette disait que c'était un vin "viril". Elle a pas compris que je blaguais...


À l'épicerie, on opte pour des moules à la thaïe. Pour les septiques, sachez que je ne suis pas une grande amatrice de moules. Mais ce sont les meilleures que j'ai mangé dans ma vie, parce que le goût des moules était absent. La préparation est aussi très facile. Suffit d'ajouter du lait de coco aux moules, de la sauce sichuanaise, de la coriandre fraîche, du gingembre râpé et une petite touche de rhum brun. Hummmm.


Ce fût un souper tout en éclat de rire, juste du beau plaisir. Trois célibataires autour de la table, avec du vin à profusion, ça ne pouvait pas être autrement. J'ai aussi appris que je souffre du pattern du gars non-disponible. Mon cul, oui !


Jeune Homme et Waitress ont alors pris la route du karaoké, pour finir sur une note plus tranquille. Loin de la brosse du siècle, c'était un bel adon, puisque le choix musical des participants versait souvent vers les chansons tristounettes. Que nous avons bien pris soin de massacrer avec le meilleur de nous-même.


Ah oui. Lors de notre départ, nous avons fait connaissance d'un certain Marc. Après m'avoir matté la craque de seins (qui est loin d'être impressionnante !), j'ai eu l'impression de me faire cruser. Vu la vocation du bar, je me suis sentie toute croche, du genre "Non, mais t'es grave Waitress ! Comme si tous les hommes pouvaient te faire de l'oeil, t'as un problème mental". Jeune Homme a perçu l'événement de la même façon que moi. Malheur ! Désormais, il va coucher avec mes hétéros qui lui feront de l'oeil après quelques verres !


Et voici notre coup de coeur du premier Mercredi Vin Blanc:




Formidable sur ma terrasse lors des chaudes journées d'été, à l'heure de l'apéro, coucher de soleil en arrière plan !

mercredi 11 avril 2007

Le voisinage

J'ai fait la rencontre de Voisine d'en dessous.
On cogne à la porte de derrière, celle par laquelle personne ne devrait passer, sauf les voisins. J'ouvre et tombe sur une femme d'une trentaine d'année, petite, grassouillette et mal attriquée. D'une main elle tient un café, de l'autre une cigarette. Comme moi. Elle se présente comme étant Voisine, m'indique à quel endroit se situe son appartement. Je l'invite à prendre son café en ma compagnie. Mais c'est son chien qui arrive en premier dans ma cuisine. Déjà, j'imagine mon chat en train d'hurler à la mort, le dos bien rond.
- Désolée, mais pas de chien chez moi, j'ai un chat.
- Ah fais-toi en pas, c'est un chihuahua, elle adore les autres animaux.
- Ben, c'est pas le cas de mon chat, alors, j'aimerais mieux pas...
On expulse le chien, Voisine s'installe sur une chaise dans la cuisine. Elle me demande si elle peut faire réchauffer son café au four micro-onde. J'ajoute le reste de ma cafetière dans sa tasse, quelques secondes au micro-onde, on reprend la conversation.
- Tu sais, la fille qui habitait ici avant toi, c'est une alcoolique. J'suis contente qu'elle soit partie. Je déteste les alcolos. La propriétaire m'a dit que tu étais une fille gentille et tranquille, ça va faire changement.
Tandis qu'elle parle, mes yeux font le tour de la cuisine. Une caisse de douze, une autre de six, trois bouteilles de vin vides et une autre de liqueur de pomme. Bon.
Voisine sort de son t-shirt rayé un immense sac à sandwich remplis de cigarettes pour m'en tendre trois. Si jamais je veux des cigarettes pour pas cher, j'ai juste à lui faire signe, elle peut me donner son contact. Nice.
Je cherche alors un briquet pour m'allumer, mais rien à l'horizon.
- J'ai un plein tiroir de briquets chez moi, gardes celui-là.
Un peu gênée, j'accepte sa petite attention. Je lui pose quelques questions d'usage, du genre que fais-tu dans la vie, viens-tu de Québec, etc.
J'apprends qu'elle a une formation en informatique, qu'elle travaille pour différentes compagnies et que si j'ai besoin d'un nouvel ordinateur, elle peut m'en dégotter un pour pas cher. Nice. C'est justement un de mes projets.
Voisine se met alors à observer ce qui se trouve autour d'elle. Compliments sur mes choix de couleurs, sur mes meubles. Merci.

- Dans mon appartement, je n'ai pas d'entrée laveuse-sécheuse. L'alcolo d'avant me permettait de venir faire du lavage quand elle n'était pas là.

Euh. J'suis la nouvelle alcolo, et personne n'entre chez moi quand je n'y suis pas. Surtout quand je n'y suis pas et qu'on ne se connaît pas.

- Ben, on verra.

- Y'a juste une douche chez moi, penses-tu que je pourrais venir prendre un bain chez toi des fois ?

Là, je ne sais plus du tout quoi répondre. D'autres voisins m'ont déjà demandée du café, du lait ou du sucre, une pelle et du papier de toilette, mais pas mon bain. Dans mon incapacité à dire non, j'opte pour un changement de sujet.

Erreur.

Voisine entre dans les grandes confidences. Je le fais après deux bouteilles de vin et plusieurs bières et encore. Elle, ça lui prend quatre gorgée de café.

C'est terrible tout ce que j'ai appris sur cette femme. Une vie entière de malheur, et pas de petits. Voisine a vécu son enfance sur une ferme, avec ses parents et sa soeur. Ses parents étaient alcooliques et violents. Ils la battaient. Ils l'ont violée. Son père offrait sa petite fille à ses frères et beaux-frères lors des réunions de familles. Ils acceptaient. On ne la nourrissait pas. Elle mangeait les légumes du jardin en cachette, les oeufs des poules.

À l'adolescence, elle est venue s'installer à Québec pour poursuivre ses études. Elle s'est plutôt retrouvée internée pour cause d'anorexie. Elle pensait qu'en devenant tellement maigre, plus personne ne voudrait d'elle. Son corps deviendrait si laid qu'on ne la violerait plus. Mais elle est tombée enceinte de son père.

Voisine s'est fait violée par d'autres hommes qu'elle a côtoyé au cours de sa vie. Elle a eu des chums qui la battaient aussi. Est retournée en psychiatrie quelques fois, suite à des tentatives de suicide. Les cicatrices sur ses bras en témoignent encore.

Tout au long de son récit, je ne savais pas quoi faire, quoi dire. Je l'ai simplement écoutée, je l'ai contredite lorsqu'elle disait qu'elle est conne, que c'est sa faute si tout cela lui est arrivée, qu'elle n'a fait qu'une erreur, celle de venir au monde.

Elle a connu l'amour de sa vie. Un homme qu'elle devait épouser quelques part en juin. Une semaine avant la noce, il est décédé d'une crise cardiaque. Elle ne comprend pas pourquoi le bon Dieu lui retire tout ce qui lui apporte du bien.

Aujourd'hui, âgée de trente-sept ans, Voisine combat trois cancers et un passé épouvantable. La gentillesse et la douceur qui émanent de cette femme sont étonnantes. Elle m'a invitée à l'accompagner à son entraînement, à sa prochaine tournée des friperies. J'ai pitié d'elle. En même temps, j'admire son courage.

Ce qui me rend mal à l'aise par contre, c'est qu'elle m'a dit tout cela en une heure trente. À notre première rencontre. J'ai l'intention d'être gentille avec Voisine, mais pas trop. Crainte d'en apprendre davantage, de la voir toujours ressasser son histoire. Je veux être une bonne voisine. Peut-être même une amie. Pas sa nouvelle travailleuse sociale.

lundi 9 avril 2007

La pyromane

De retour du travail, heureuse d'avoir fait de l'argent plutôt que d'en devoir !
Je me dirige vers une chambre du 24ième étage, avec une table sur roulettes. Afin de pouvoir offrir des repas chaud de température chaude, ces fameuses tables sur roulettes renferment une boîte de fer dans laquelle nous plaçons les assiettes ainsi qu'un réchaud. Je suis maniaque de vitesse, donc je me rends à la 2401 à toute allure.
Soudain, la porte de la boîte s'ouvre. En tentant de stopper mon chariot pour la refermer, le réchaud glisse sur le plancher, rebondit, fait un flip et roule sur le côté. Le tout en dispersant de la gelée bleue en flamme. Oui, il y a un incendie sur le tapis.
Waitress essaie alors d'éteindre le feu avec ses pieds, mais dû à un principe de la physique qu'elle ignore, la gelée en flamme s'étend plutôt qu'elle s'éteint. Moment de panique lorsque je constate que mon bas de pantalon brûle également. Trois, quatre coup de pied, le problème du pantalon est réglé. Mais le tapis brûle toujours. Je cours tout le long du couloir, pas d'extincteur d'incendie. J'entre dans l'office des femmes de chambre. Là non plus, pas de bombonne rouge. Je retourne sur le lieu du crime et me penche vers mon dernier recours: Il me faut souffler assez fort pour éteindre le feu.
C'est ainsi que j'ai pu aller livrer ma commande, un peu essoufflée, en coupant mes phrases d'un rire nerveux.
Ce qui m'inquiète dans cette histoire`là n'est pas d'avoir risqué de mettre le feu à mon travail. Non. C'est que pendant que cette autre gaffe m'arrivait, je me demandais comment j'allais supporter les moqueries de Mister K. Mon but serait qu'il remarque à quel point je suis une femme extraordinaire. Et jusqu'à maintenant, il remarque surtout mon extraordinaire don pour la gaucherie. Mister K travaille à la sécurité de l'hôtel. Il était de mon devoir de le contacter pour qu'il puisse faire un rapport d'accident.
L'orgueil profondément atteint, je me suis demandée si le feu ne s'était pas répandu ailleurs qu'au plancher...

samedi 7 avril 2007

De retour

En ce moment, j'ai vraiment envie de vous assommer avec une tonne de post ! Il s'en est passé des choses depuis le dernier ! Malheureusement, je dois faire vite, puisque je travaille ce soir, demain matin et demain soir, donc je serai absente un peu.

Mon nouvel appartement est génial. La luminosité, la tranquillité, les couleurs, la disposition des meubles... J'ai tout pour avoir un chez moi qui me plaira totalement ! Je vais tenter d'envoyer des photos sous peu.

Et le quartier ? J'adore ! Mes voisins sont peut-être vieux, laids ou gros, ils sont d'une gentillesse incroyable. Exemple ?

La dernière tempête de neige qui a frappé Québec, vous vous en souvenez ? Moi si. J'ai eu besoin de pelleter pendant un peu plus de 3h00 pour sortir ma voiture du tas de neige. Mes voisins limoisiens se sont tous succédés sur leur balcon, les bras croisés en me lançant de gentil "Ouin, t'es courageuse la p'tite, t'en as pour longtemps, hein". Waitress bouillait de colère en se demandant pourquoi ils n'allaient pas se croiser les bras dans leur salon.

Jeudi soir dernier. Jeune Homme et moi-même décidons d'inaugurer mon nouveau poêle en inox, ma nouvelle salle à manger et ma nouvelle table de cuisine. Dehors, la neige vient de s'arrêter. On se dirige vers l'épicerie, à pied, puisque ma voiture est encore une fois coincée dans la neige. Waitress surveille les lumières clignotantes du déneigement pour savoir si elle doit se trouver un stationnement payant ou pas.

Commission time, JH et moi avons faim. Nous restons en pâmoison devant un étalage de poisson pendant plusieurs minutes.

- Heil t'as-tu vu la belle pièce de thon rouge ?
- À moins qu'on se fasse un tataki ?
- Heil pis regardes, du saumon fumé, on se paie un luxe ?
- Oh les gros pétoncles ! Hummm.

Finalement, nous avons opté pour un rôti de porc. Quoi, c'est parfait pour une petite bouffe à l'improviste pour un jeudi soir. Il n'est que 19h00 quand même, la soirée est jeune pour nous qui aimons manger à l'heure des riches.
SAQ, on prend trois bouteilles que nous ne connaissons pas, vive les découvertes.

Retour à l'appart. 19h30, les lumières ne clignotent pas. Le premier bouchon saute.

Blablabla, de bons fromages, le rôti est excellent, un autre bouchon saute. Waitress saoule vite ce soir. Elle arrive aux grandes confidences assez rapidement.

23h00, je passe devant la fenêtre du salon. Pas de voiture de stationnées devant. Bizarre. Je sors dehors pour constater que ma voiture est la seule survivante de la rue, que les lumières clignotent partout et les grattes se promènent joyeusement.

- Vite Jeune Homme ! Viens m'aider à pelleter, faut j'aille parker mon char.
- T'es tu folle !
- Vite j'veux pas me faire remorquer.
- Nha non, t'es trop saoule pour conduire là.
- Mouin. Tant pis. Bin... Mouin. Ok. C'est trop tard. La fatalité.
- Tu contesteras ton ticket c tout.

L'alcool étant terminé, Jeune Homme repart chez lui vers 2h00 du mat, Waitress travaille le lendemain.

Vendredi matin. 9h00, mes yeux s'ouvrent. Vite ma voiture ! Avant même le premier café, je suis toute habillée et je vais constater les dégâts. On ne m'a pas remorquée. Je n'ai pas de contravention. Mais les gars de la gratte, je crois qu'ils n'ont pas aimés ma voiture. Ils l'ont coincée dans la neige et tous les côtés. Grrr.

Sors mes gants et ma pelle, je commence le travail. Un voisin arrive.

- Salut. Heil y t'ont pas manqué !
- Mouais je sais. Ça sera pas si pire quand même.
- As-tu besoin d'aide ?

Waitress est tombée par terre.

- C'est gentil, mais ça va aller. Merci, bonne journée.

20 minutes plus tard, alors que ma voiture est presque dégagée, une voiture se stationne derrière moi. Un homme dans la trentaine s'approche.

- Avez-vous besoin d'un coup de main, mademoiselle ?

Wow. J'habite un quartier qui a la pire réputation de la ville, mais où les gens sont prêt à aider les jeunes femmes en détresse. C'est merveilleux.

En plus, les beaux spécimens pleuvent à l'épicerie d'à côté. J'crois que je serai heureuse ici.