mardi 7 août 2007

Des beaux imprévus de la vie...

Samedi soir au restaurant. Nous sommes en plein Feux Loto-Québec, les couleurs et les explosions illuminent le ciel au-dessus de la chute Montmorency. Situé juste en face du spectacle, le resto affiche complet deux soirs semaine pendant cet événement.



Lorsque les feux débutent, nous arrêtons le service pour trente minutes, question d'avancer le ménage, de boire une bière et de profiter de notre unique break pour griller une cigarette. Au bar, j'aperçois un joli garçon. Grand, mince, mâchoire carrée, pommettes hautes et bien habillé. Chic et décontracté. Mais c'est surtout son immense sourire que je remarque. Quelque chose de doux émane de lui.



Ma collègue de travaille, qui fait la barmaid pour la soirée, discute avec lui. Ils se sourient, échangent des regards intenses. Elle se mariera d'ici trois semaines, je me dis qu'elle fait bien de profiter de ses charmes avant la noce.



Je me retrouve derrière le bar à ranger des verres. Mes yeux rencontrent ceux du garçon. Sourires.



- Waitress, je te présente Joli Minois, mon frère.



Ahhhhhhh...



Une main bien enchantée se tend vers lui. Il la serre, une seconde trop longtemps. P'tit coeur bat vite, vite. J'échange quelques paroles avec lui, je retourne à mon ménage, il quitte le restaurant.



Après la fermeture, tout le monde se retrouve sur la terrasse, à souper, boire un verre, fumer une cigarette. L'air est bon, la température à descendu de plusieurs degrés, le dernier album de Daniel Bélanger joue dans les hauts-parleurs.



- Mon frère t'as trouvée très jolie, Waitress.

- Faut dire qu'il est pas mal lui aussi...

- Il m'a demandé si tu es célibataire.

- Ah oui ?

- J'ai aussi dit que tu es fuckée dans tête.

- Quoi ! Pourquoi t'as dit ça, franchement ! Tout le monde a le temps de le remarquer tout seul !

- Oui, mais t'en fais pas, il m'a répondu que lui aussi il est fucké !

- Si tu fais toujours ça, j'comprends pourquoi je ramasse pas beaucoup de numéro de téléphone pendant que je travaille...



*


Mercredi soir. Les feux devraient débuter dans un instant. Je sens un regard dans mon dos. Il est là, une bière en main au comptoir du bar. Je le salue, parle un peu avec lui avant d'aller aviser les clients que le service s'arrête pour la prochaine demie-heure, question de leur suggérer d'avoir quelque chose à boire le temps du spectacle.


Partout, je sens son regard sur moi, je me retourne parfois vers lui, il me sourie. Waitress renvoie la balle. Je deviens nerveuse, gênée, aussi fébrile qu'une fillette en attente du Père Noël. Attention, danger.


Je m'enfarge dans une ganse de sacoche, échappe un verre vide par terre, en rattrape un au vol. Câlis. Au loin, mon patron m'observe, les épaules qui sautent. Il a deviné mon malaise, trouve le tout bien cocasse, alors que j'ai surtout envie de me taper la tête dans un mur.


*


Quelques jours plus tard, je fais un shiff avec Collègue. Elle me parle de son frère, je lui pose quelques questions à son sujet. Me demande si je veux son numéro de téléphone.


- J'suis pas membre du club des appleuses, je vais te laisser le mien plutôt, si jamais il le voudrait.

- Il va te donner des nouvelles, j'en suis certaine.

- On verra bien.


21h30. Le téléphone sonne. Il s'en vient.


Dès qu'il met les pieds dans le restaurant, je recommence à échapper des ustensiles partout. Merde, merde, merde.


Il reste prendre un verre avec nous à la fermeture. Nos regards se croisent souvent. En me donnant deux baisers sur les joues, ses lèvres approchent mon oreille.


- Est-ce que je peux t'appeler ?


Je hoche simplement de la tête en souriant.


*


Il m'a laissée un message sur le répondeur. Une invitation à prendre un verre, pendant le week-
end. Avec le numéro de son cellulaire. Le quotidien de Waitress n'est jamais simple. C'est pourquoi j'ai sans doute eu une irrépressible envie d'aller jouer dans les fils près du répondeur. De le débrancher par erreur. Et, par le fait même, de perdre tous les messages enregistrés.


J'ai dû attendre de travailler à nouveau avec Collègue pour demander le numéro et de fournir
une petite explication subtile disant que mon silence de signifie pas un manque d'intérêt...


*


Dimanche dernier. J'ai terminé la soirée très tôt, pas assez de clients, ma patronne me coupe. De retour à 20h00 chez moi, je me dis que c'est le temps. Je saisie le téléphone, p'tit coeur qui bat fort, mains moites.


Aussitôt que la conversation est entamé, la nervosité disparaît. Sa voix apaisante me calme. Il finit par s'informer de mes congés de la semaine, moi des siens. Horaires incompatibles. Zut.


- On sera condamné à se voir le matin, qu'il me dit.

- Ben, oui, t'auras qu'à te pointer chez moi avec des croissants, je m'occuperai du café.

- Demain, ça te va ?

- (!!!) Oui, à quelle heure ?

- 11h00 ?

- Parfait, je t'attends !


5 commentaires:

Valérie-Ann a dit…

C'est mon ordi qui fucke ou si t'as vraiment arrêté de conter l'histoire la??? LA SUITE, SVP!!!

Jiji a dit…

Valérie-Ann: Let's all be patient and wait in impatience. :P

Waitress: Ca ne m'arrive jamais, ce genre de choses... Je te trouve bien chanceuse! Et je n'ai qu'un "oooonnnhhhh cuuuuuteeeee" à dire... En espérant que cette fois-ci sera la bonne, si jamais ça va vers du sérieux. Break a leg (mais pas littéralement, t'en as besoin pour travailler!!)

Jean-Philippe Murray a dit…

Faudais bien je recommence les restos moi...

*non, c'est vrai*

Mais bon... ;)

Cyndie a dit…

Wow c'est tellement beau de te lire!
J'espère sincèrement que cette fois-ci ça débouchera sur une belle histoire d'amour, longue et heureuse!
J'ai terriblement hâte de lire la suite!

Waitress a dit…

Ne sautons pas aux conclusions trop hâtivement svp !!!!!
Pas encore question d'une histoire d'amour, juste que... bien... c«'est un bel imprévu et je me sens bien curieuse de le connaître davantage...
Mais bon, j'ai le sourire facile depuis quelques temps... :)