jeudi 5 juillet 2007

Nouvelle

- Waitress ?
- Humm ?
- As-tu des problèmes de drogue ?
- Euh pas vraiment.
- Ben... as-tu des dettes de drogues ?
- Non plus, faut en faire beaucoup avant d'arriver là.
- Des dettes de jeux ?
- C'est quoi ces questions là ?
- On se demande juste pourquoi tu travailles autant...
- Je sais pas, je sais pas...

Exemple typique de conversation. Collègues et amis émettent beaucoup d'hypothèses depuis un certain temps. Waitress s'est demandée pourquoi, justement.

Au départ, l'idée était de ne pas avoir de vie. Plus d'impression de solitude, plus de temps pour les nouvelles rencontres, le coeur qui s'oublie et devient machine, le cerveau trop mort pour réfléchir. L'ennui, c'est que j'ai quand même réussis à avoir un semblant de vie. À m'attacher aux gens qui m'entourent. Et c'est ce que je tentais d'éviter.

Puis, la lassitude est venue. Plus de force dans mes bras, ni dans mes cuisses. Mon corps qui s'efface. Mes soupirs à longueur de journée. Et la panique et l'angoisse. Décidé de faire quelque chose.

Demain, j'accroche ma cravate rouge et soyeuse. Un dernier huit heures à l'hôtel. Pourtant, aucun soulagement en vue.

J'affronterai à nouveau ma solitude, mon quotidien vide, ma table de cuisine trop grande pour une seule personne. Nouvelle panique, nouvelle angoisse. Je ferai face à la vie.

mercredi 4 juillet 2007

Conversation

Jeune Homme : On aimerait tous être heureux comme dans une annonce de savon à lessive...

Jeune Homme : C'est nul, mais la vie est plus complexe.

Waitress: Ben moi je veux acheter du savon à lessive qui fait une pub où les gens sont laids et bouffent des anti-dépresseurs.

Leur linge sent bon pareil.

Waitress du vent

Waitress, assise dans les marches de la cuisine, tard dans la nuit. Charmant Garçon à sa gauche.

Le coeur bat fort et vite, les mains moites. Je parle. Lui dis que je m'attache, que je deviens amoureuse. Que je vois bien que ce n'est pas réciproque, mais j'ai besoin de l'entendre avec sa voix.

Pas d'erreur. Charmant Garçon ne l'aime pas. Il passe un bon moment. Waitress du divertissement, du bonbon qui fait du bien aux hommes.

Son visage dans ses mains, ses yeux qui se détournent des miens, il se sent mal. Pas de larme. Je prends ma douleur, la pousse loin, loin, loin. Peur de sentir mon corps se casser parce que la douleur est solide. Je donne un sourire. Tout petit. Ma main sur son bras.

- C'est correcte, tu sais.

Charmant Garçon dans mon lit. On a fait l'amour. Non. Rendu là, j'appelle ça baiser. On a baisé ensemble, chacun avec son plaisir, sans y mettre beaucoup de coeur. Une couchette froide et rapide pour mieux dormir.

***

Le lendemain, on passe la journée ensemble. Comme si je n'avais rien dit. Suis allée l'aider à terminer la peinture de sa chambre et, en étendant de la couleur liquide, j'ai pensé à Mâle Alpha.

Mâle Alpha qui m'aimait. Que je n'aimais pas. Qui est quand même venu m'aider à peinturer mon nouvel appartement. Le retour du balancier.

***

Plus tard, seule dans mon lit, j'ai crié. Pas trop fort, pour ne pas réveiller les voisins. Juste pour que quelque chose sorte de moi. Est venue une larme. Une seule que j'ai laissé sécher sur ma joue.

On passe à autre chose. Waitress du vent, de la carapace, qui se laisse glisser sans s'accrocher.