samedi 30 juin 2007

De la fatigue

Waitress en pleine errance.

Rien d'autre à dire...

vendredi 29 juin 2007

Des petits pépins

Il est 5h30. Waitress au bout d'une nuit de trois heures de sommeil. J'ai punché, me trouve au Room Service de l'hôtel et je regarde l'horaire de la semaine prochaine.

Petit pépin. Ma présence est obligatoire en deux lieux différents dimanche prochain. Pareil pour samedi le 7 juillet. Merveilleux.

Mon talon de paie m'attend, accroché au mur de béton jaune-pipi-après-plusieurs-bières. J'ouvre l'enveloppe. Petit pépin. On m'a accordée une augmentation de salaire il y a un mois et demi. L'ajustement n'est toujours pas fait. On ne m'a pas donnée mon jour férié pour mon anniversaire, comme prévu dans la convention collective.

Le téléphone sonne. Méchante Patronne me dit que je dois être là dimanche prochain à 15h30.

- Je ne peux pas, je travaille déjà.
- Arrives à 5h30, debord.
- Je peux pas, je commence à 9h00.
- C'est ici ta priorité.
- Non.
- Comment, non ?
- Ben, vous pouvez seulement me donner six semaines à temps plein d'ici Noël, ce serait pas logique.
- ...
- ...
- Ça peut pas marcher de même. Je t'en reparle.

Il est 5h32. Waitress au bout d'une nuit de trois heures de sommeil. Je me souhaite une bonne journée.

jeudi 28 juin 2007

Elle rêve de l'île...

Si mes horaires de travail ne changent pas, j'aurai droit à deux merveilleuses journées de congé. Collées. Je me suis promis qu'à la première occasion, j'irais faire un tour à l'Île-aux-Coudres, voir une amie qui y joue l'aubergiste pour les prochains mois.


Je m'y rends chaque été. Cette île est magique. Le seul lieu que je connaisse où j'arrive à décrocher. Total abandon des notions du temps. Comme si les heures, les jours n'ont plus la même longueur. Je ne fais qu'être là et c'est suffisant. Avec une envie de rire, d'écrire, de m'amuser. En me sentant vivante à travers chaque cellule de mon corps.


Le Crapet-Soleil. Du beau plaisir. Sourires chaleureux, accolades énergisantes. Mll Y. Avec ses grands yeux pétillants, ses vêtements et ses gestes colorés.


Un tour de l'île en vélo, en voiture, à pied. L'odeur du fleuve, les montagnes de Charlevoix. Le vent dans mes cheveux, mes pieds dans le sable chaud. C'est manger du Migneron frais, le soir, enroulé dans une couverture autour d'un feu en comptant les étoiles. Des silences plein de vie, un endroit qui tient de baume pour le coeur.


Irai-je à l'île seule ou accompagnée ? J'aime la partager avec quelqu'un. J'y ai invité Charmant Garçon. Viendra, viendra pas. Je crois qu'il travaillera. Dommage. Il pourrait y faire de belles photographies.


Peu importe. J'y serai. Le coeur ouvert à la beauté, le corps comme un récipient à bonheur.


Waitress a besoin d'une pause de ville. Du bruit, des charognes, des blessures. Des questions sans réponse. Du vide.


Waitress a besoin d'énergie pure. De gens heureux.


Redevenir la femme aux grands éclats de rire.

Je me demande...

C'est bien beau, tout remettre à demain.

Mais c'est quand, demain ?

mardi 26 juin 2007

De la vie de Waitress

Par un sale soir de novembre, un homme s'assoit au bar, à la gauche de Waitress. Il enfile quelques bières avec elle, en menant la conversation.

Waitress à une autre époque. Celle des cheveux longs, pantalons carottés. Du coeur fragile, de l'imagination débordante.

Elle sent un malaise au contact de l'homme. Ça provient de ses yeux. Un regard froid, pesant, calculateur. Une lueur de démence, comme on en voit parfois en attendant l'autobus. La petite voix qui hurle de partir. Sentiment d'urgence.

Waitress est restée là. Un soir. Deux semaines. Quelques mois. Une année.

Jeune et naïve, elle ne voit rien. De la violence du garçon, du mépris qu'il porte pour elle. Elle le laisse s'installer chez elle. Elle le laisse dicter sa vie.

Ça commence avec une interdiction de fumer à l'intérieur. Puis de boire sa sorte de bière préférée. Puis de fréquenter certaines personnes. Et le bar.

Un après-midi, elle décide quand même d'aller prendre une Boréale Rousse au bar. En cachette, avant de se rendre à l'université. Elle croise ses amis, boit avec eux. Passe un bon moment. Ils s'inquiètent pour elle.

Tout va bien, tout va bien. Je déménage, je retourne à Thetford le mois prochain. Il vient avec moi.

Elle oublie d'aller à l'école. Trop de plaisir. Trop saoule pour y aller aussi. À 22h00, elle ouvre la porte de l'appartement. Y trouve un garçon en colère parce qu'elle marche croche.

- T'es qu'une ostie de conne.
- Arrête de dire ça...
- J'sais pas pourquoi je reste avec toi.
- ...

Sur la joue gauche du revers de la main. Waitress par terre. Lui qui hurle à côté d'elle. Elle pleure. Elle a peur. Elle se lève, encore sur la joue gauche. Lui dit de dormir sur le sofa et elle va se coucher.

Le lendemain, il s'excuse. Il pleure aussi. La jeune femme au grand coeur mou décide de pardonner. Erreur.

À force de l'entendre vomir son mépris sur elle, elle se dit qu'elle est chanceuse. Elle si conne, si folle, si salope, malgré tout, il est là. Et il l'aime. Personne d'autre n'en ferait autant.

Ils se retrouvent dans leur nouvel appartement. Les querelles s'intensifient. Garçon Dérangé assassine Waitress à petit feu. Elle boit de plus en plus. Ne mange plus. Se pète la face du matin au soir.

Un jour, il lui casse une dent. Puis un doigt. Lui lance ses bouteilles de bières. L'étrangle. Lui fracasse la tête contre un mur. Commotion cérébrale. Elle a toujours une explication plausible à fournir aux marques. Ça passe dans le beurre. Sauf le jour où elle se présente au travail avec un oeil de raton-laveur.

Il la contrôle de plus en plus. Lit ses courriels, son journal intime. La frappe pour ce qu'elle y raconte.

Elle a peur. N'arrive pas à appeler la police. Si elle se rend au téléphone, il la frappe avec. Si elle se penche à la fenêtre en appelant au secours, il lui tape plus fort dessus. Elle n'appelle plus à l'aide. Elle se terre dans son petit corps de plus en plus malade.

- J'vais te tuer, câlis de folle.

Elle marche doucement vers lui. Écarte les bras et sourie.

- Vas-y, j'vais cesser d'avoir mal, au moins.

Il est lâche.

Un soir, avec une amie. Une nuit de champignons, d'alcool et de cocaïne. Elle se dit que c'est finit. Qu'il part de chez elle. Que ce n'est pas normal. Que ce n'est pas ça l'amour. Elle tombe trois fois dans les pommes avant de rentrer chez elle, au levé du soleil, en tremblant.

Elle se met nue, il se réveille.

- Avec qui t'as couché, salope.
- Personne. J'étais avec Miss V.
- S't'encore pire, tu m'as trahit.

La dernière fois. Il est parti ensuite. J'ai réussit à le foutre à la porte. Puis, six semaines pour réaliser qu'il me battait. Six semaines pour comprendre que j'avais laissé tout ça m'arriver. Le cercle de la violence toujours plus rapide. Une volée par jour. Pour bien dormir.

Depuis, je rêve de carnage. De sang qui coule. Waitress cassée. Waitress au corps brisé. La rage du garçon a pénétré son coeur. Elle est là, toujours.


à pisser rouge comme une fontaine elle apprit à mesurer l'amour à la douleur du corps oubliait de compter les pulsions du coeur pour comprendre qu'il fallait ralentir le débit

lundi 25 juin 2007

Triste spectacle

Dimanche soir, Waitress est à l'hôtel. Le téléphone sonne. Une commande.

Une dame qui a faim. Qui veut manger maintenant. Et qui raconte qu'elle est au régime. Elle veut des fruits, du fromage cheddard et du fromage cottage. Hum. Gros souper.

Je prépare son cabaret, lui fait un panier des fruits, mets le fromage.

- On pourrait lui donner des biscuits au chocolat gratuit, juste pour voir si elle est tenace.
- Ahaha, t'es conne, Waitress.
- Ben, quoi ! Ça prend de la volonté pour réussir son régime !
- Tu me diras de quoi elle a l'air plutôt.

J'entre dans la chambre. La femme me parle encore de son régime. L'ennui, c'est qu'elle est de ma taille. Je n'ai pas besoin de régime, au contraire. Je me bourre la face dans le sucre et les gras saturés pour au moins ne plus perdre de poid.

Elle n'a pas encore signé sa facture qu'elle se remplit la gueule de fromage. Triste spectacle.

En sortant, j'ai jetté un coup d'oeil à la salle de bain. Madame Régime voyage avec sa balance électronique.

Grosse nounoune

Waitress se réveille et n'entend pas de cadran. Mauvais signe, j'ai donc passé droit. J'avais droit à une avant-midi de sommeil, mais trop crevée, ce n'est pas suffisant. Regard sur l'heure : 1h53. Zut. Je dois quitter l'appartement au plus tard à 2h15 pour aller au travail.

Waitress en panique. Je me lève, cours à la cafetière. Outch. J'ai mal aux mollets et à l'omoplate gauche. À force de marcher, de trimballer des piles d'assiettes et des cabarets trop pesant pour mon petit corps. On est orgueilleux ou on ne l'est pas. Tant pis. Dans la douche.

Je me lave trois fois les cheveux, en ne voulant le faire qu'une seule. Mouais. Ce serait pénible ce soir... Sors de la salle de bain en courant. Un café, un café, vite. Je le boirai devant l'ordinateur, le temps de consulter la météo.

Je verse la café dans ma tasse. Ajoute une cuillère de sucre. Beaucoup de lait. Prendre une énorme gorgée. Et je regarde l'heure.

Il est 8h04.

samedi 23 juin 2007

De la vérité

Waitress se sent triste. Triste et molle. Une envie de lâcher prise. De me rouler en boule et de rester là, longtemps. Sans rien penser. La switch à off, l'instant qu'il faudrait pour être plus forte afin de poursuivre. Poursuivre quoi, aucune idée.

Fatiguée du bonheur éclatant, des sourires à distribuer à tous. J'aurais besoin d'être franche, de dire se qui se joue dans ma tête, mais je n'y arrive pas. Même ici. Alors que je m'étais promis de ne jamais me censurer. C'était l'idée de venir écrire, raconter mes histoires avec mes émotions. Parce que j'en ai. Tout plein.

J'ai beau faire l'orgueilleuse au coeur sec, il bat fort, il se serre et devient lourd à porter. Je rêve d'avoir le moins de corps possible pour alléger mes pas, me sentir plus libre. Mais je fais l'indifférente ou la nounoune trop heureuse. Plus simple, plus facile. Soulève moins de question et ça passe inaperçu.

Faudra que je raconte ma véritable histoire. Ne peux plus passer à côté. Question d'extérioriser, de créer un échappatoire à la haine. La rage prend trop de place en Waitress, crée des rêves de carnage et de sang qui coule.

Ne plus faire semblant.

jeudi 21 juin 2007

Leçon de survie

Ahhhh cher Lecteur, tu te demandes sans doute comment la Waitress réussis à passer au travers de sa semaine de fou sans saigner du nez, tout en trouvant le temps de te pondre de mauvais textes, n'est-ce pas ? Et tu te dis ça sans réfléchir au fait que je trouve encore du temps pour socialiser avec quelques personnes de mon choix ! (Pas longtemps c'est vrai, mais en deux minutes, il est possible d'avoir des nouvelles de tout le monde)

À 4h00 ce matin, après une fabuleuse nuit solitaire de trois longues heures de sommeil réparateur, mon cerveau fonctionnait à la vitesse lumière. Je dois aider mon prochain. Je vais donner mes trucs pour vivre sans repos jamais, et ce, sans recourir à l'utilisation de drogues illicites. Lecteur, soit attentif, donc.

- D'abord, le corps s'habitue au manque de sommeil. Après un certain temps qui varie selon la personne, le corps trouvera les nuits de trois ou quatre heures tout à fait normal. Au levé, on se sent alors plein d'énergie et la bonne humeur s'installe d'elle-même.

- Il faut boire davantage de café aussi. Et le préparer beaucoup plus fort. Par exemple, si je veux quatre tasses de café, je mets dans le filtre une cuillère de mouture pour la cafetière, 8 autres mesures et j'en ajoute une toute dernière pour la chance. Je répète l'expérience au besoin au cours de la journée.

- Le Red Bull. Sur la canette, la compagnie inscrit "Ne pas consommer plus de 500 ml par jour". C'est faux. Jusqu'à six canettes, je n'ai jamais eu de pépin. Dépassé ce stade, je ne peux rien garantir. L'idée avec ce breuvage, c'est qu'il faut le boire le plus rapidement possible et au bon moment. L'effet est temporaire, voilà pourquoi on répète aussi.

- On évite le partage de microbes autant que possible. En état de fatigue, les globules blancs deviennent beaucoup moins efficaces, on prend soin d'eux. Éviter de mettre sa langue dans la bouche d'un inconnu. Ne pas manger les restes des clients.

- Diminuer sa consommation d'alcool. Les lendemains deviennent de plus en plus pénibles et ça demande beaucoup d'énergie pour s'en remettre. Sans oublier que les bars sont des incitatifs au dépassement des couvres-feux. Ne pas fatiguer la machine plus que nécessaire.

- On fait le ménage dans nos relations. Toute personne qui nous tape sur les nerfs doit être expulsée de notre environnement social. On garde contact avec les gens vraiment importants, puisque chaque minute est comptée. Les bons amis comprennent qu'il peut être long avant de retourner un appel et sont contents lorsque l'on se rencontre.

C'est ainsi que je survie. Existence solitaire et morne à souhait. Manque d'entrain perpétuel. Ménage pas fait. Waitress n'en plus. Elle veut une vie. Va sans doute tenter d'en incorporer une à son horaire, tant pis pour le reste.

Blogoton

Mon appartement a l'air tout nu.

J'habite ici depuis avril dernier. Je me souviens de la fébrilité qu'avait provoqué mon déménagement plutôt rapide (3 semaines pour tout bouquer), alors que les amis et parents qui ont offert un coup de main se rappellent de la fatigue et des maux de dos, de même que l'angoisse qui m'habitait pour cause de trop nombreuses prises de décisions.

On m'a fait promettre de vivre dans mon quatre pièces pour un minimum de quatre années, promesse que j'ai l'intention d'honorer.

C'est peut-être pour cette raison que je ne me suis pas lancée dans la décoration une fois les meubles positionnés. Ça presse pas, j'ai tout mon temps, et puis je dois payer mes impôts et mes immatriculations d'abord, sans oublier qu'il faut m'équiper d'une balayeuse. Soit. J'ai dressé ma liste de priorités financières et l'ai respectée. Bravo. Waitress a fait preuve d'en excellent sens organisationnel et d'une belle maturité.

Sauf que nous sommes aux abords de juillet.

Retouches de peinture : Incomplètes. Je cache pinceaux, rouleaux et gallons de peinture derrière la laveuse.
Deux miroirs et un babillard sont adossés contre le mur du salon, de même qu'un cadre qui attend encore cinq photos avant d'être accroché.

Considérant que je vis seule, c'est plutôt immense chez moi. Et nu. Ça manque de vie et de personnalité. Joli la tendance zen et épurée, mais ça n'a aucun sens dans ma maison.

Vachement temps que je m'y mette. Mais la Waitress travaille beaucoup. C'est pourquoi je récolte des dons.

Maintenant que j'ai le pouce vert (rien n'est décédé chez moi depuis le déménagement), je prendrais volontiers vos plantes et boutures de trop. Avec grand plaisir.

J'ai également besoin de deux tabourets rouges, question de prendre le café du matin ailleurs que devant l'ordinateur ou assise dans les marches de la cuisine. Ceci pourrait être grandement apprécié par la visite, donc un don tout ce qu'il y a de généreux.

Vous possédez de vieux objets de décorations qui ont appartenu à votre grand-mère ? Vous ne pouvez plus les voir, j'en suis convaincue. Parfait ! J'ai un salon à la thématique 70's.

Je suis aussi à la recherche de gros bras talentueux pouvant poser des tablettes qui auront beaucoup de poid à supporter, tout en tenant dans des murs mous. Disponible vendredi en après-midi, de même que mercredi prochain. Je m'occupe de porter le chapeau jaune de contremaître et de décapsuler la bière une fois le travail complété...

Soyez généreux ! Reçu d'impôt disponible.

mercredi 20 juin 2007

Réflexion

Mercredi matin, je me réveille aux côtés de Charmant Garçon. Le cadran sonnera dans une heure, pour que je puisse retourner chez moi afin de me préparer au travail. Je le regarde dormir un instant. J'écoute sa respiration. Et je réfléchie.

Nous avons fait l'amour avant de sombrer dans un sommeil profond. Moment agréable. Ses caresses qui me font trembler, ses lèvres sur les miennes qui mettent le feu à mon corps. Waitress, loin du type criarde, n'a pu s'empêcher d'hurler à l'orgasme. Trop fort, trop intense. Les cris sont venus d'eux-mêmes.

- Chut, la fenêtre est ouverte.
- Ohhh... désolée, je m'excuse, hummm...
- C'est pas grave, c'est pour toi.

Pour moi ? J'suis pas chez nous, j'connais personne ici, comment c'est pour moi ?

La pluie qui tombe. Sur l'asphalte, sur les feuilles des arbres. Murmures d'eau. Je m'endors avec cette musique. La même avec laquelle je m'ouvre les yeux.

Et je pense. À cette façon qu'il a de rester loin de moi tout au long du jour. Charmant Garçon prend un soin fou à conserver une distance entre nos corps, distance que je respecte. Pourtant, dès que les lumières s'éteignent, il me touche, m'embrasse. Avec des gestes doux qui me déroutent. Puisque dès que l'on sort du lit, il reprend son attitude je-m'en-fou-je-t'écoute-parler-en-regardant-partout. Résultat ? À l'heure des aurevoirs, je ne sais jamais quoi faire. Parfois, il m'embrasse sur les lèvres. Et le reste du temps, il dépose de délicats baisers sur mes joues.

D'accord, Waitress l'Angoissée avoue qu'elle se pose toujours trop de questions. Mais ce matin, tandis qu'il dormait à ma droite, je me suis un peu demandée ce que je faisais là. Pincement au coeur.

samedi 16 juin 2007

Je ne vous abandonne pas !

J'ai tout plein d'histoires à venir raconter, des drôles, des tristes (mensonge), mais je manque un peu de temps et d'énergie. Me sens bizarre depuis hier, ne reste plus de vie dans mon corps, comme si plus rien ne se passe entre mon cerveau et mes membres.

Je travaille trop, vous dites ? Mais non ! J'ai seulement 10 journées de travail pour la prochaine semaine ! Impossible ? Mais si, mais si. En faisant cinq doubles, j'ai droit à une journée de congé. Il me reste même assez de temps pour passer une journée en formation sur les vins.

Je commence à réfléchir à la possibilité de quitter l'hôtel. Je ne peux pas me taper des semaines de 84 heures tout l'été. Peut-être que Waitress n'attendera pas de saigner du nez avant de réagir, finalement...

jeudi 14 juin 2007

Secret

Il est de ces jours où l'on se demande qui pensera à nous. Et nous restons surpris de ceux qui le font. Puisque ce sont ceux dont on s'y attendait le moins...

Je vais tricher cette année. On est humain dans ses contrariétés.

En grande primeur : C'est l'anniversaire de Waitress aujourd'hui !!!!

mercredi 13 juin 2007

Précisions

Les dernières histoires que j'ai écrites au sujet de Charmant Garçon ont entraîné certaines discutions que je trouve quelque peu gênantes dans mes commentaires. L'heure de remettre certaines personnes à leur place a sonné.

Pierrot Lapin : Considère donc les femmes comme bon te semble. Je m'en fiche et je m'en re-fiche. Toutefois, j'apprécierais beaucoup que tu cesses d'écrire que nous nous connaissons et ce en ajoutant que je suis une fille facile.

Non, mais ! Bordel, nous avons passé quelques mois à travailler ensemble et c'est tout. Tu n'as aucune idée de qui je suis vraiment, et fuck off les commentaires que tu as pu entendre dans une cuisine !

Célibataire depuis maintenant un an, je suis loin de me considérer comme une fille facile. Les quelques histoires qui ont eu lieu dans les douze derniers mois ont surtout été platoniques. Et toutes racontées ici. Le libertinage ? Oui, d'accord. Mais je ne crois pas faire honneur au Marquis de Sade en ce moment.

Je n'ai pas l'intention de discuter de la position du féminisme ici. Ni du sexisme ou quoi que ce soit du genre. Je viens seulement vous raconter des histoires, un point c'est tout. Et selon mon unique point de vu. Je choisie ce qui se retrouve ici ou pas. Je ne parle que de moi, un narcissisme absolue. Les querelles ne m'intéressent pas.

J'ai seulement rencontré un garçon que je trouve bien gentil. Qui provoque de petits papillons par moment. Qui me procure bonheur et tristesse. Bref, je me sens vivante et c'est ça.

J'aime beaucoup lire vos commentaires. Mais de grâce, ne m'incluez pas dans vos opinions !!!!!!!!

mardi 12 juin 2007

Les vieux

Un lundi tout ce qu'il y a de plus beau à l'Île. Le vent est agréable sur la peau, le soleil me dore les bras et le dos, le paysage est splendide. J'attends un groupe de personnes âgées, étudiants, qui vivent dans trois foyers différents.



Je m'occupe de la mise en place, avec un nouveau collègue. Nouveau Collègue est un peu étrange. Absent. Je lui parle, alors qu'il regarde au loin, dans le vide.



- Est-ce que t'as compris ?

- Hein ? De quoi ?

- /*"!)(/*_



Le groupe arrive. Lentement. Faut dire qu'ils débarquent d'un autobus, c'est haut et il n'est pas évident de se déplacer avec des hanches en plastiques et des marchettes. Courage les amis, encore trois marches à monter avant d'arriver au restaurant !



- Wow. La vue est vraiment magnifique !

- Disons que ce n'est pas gênant de travailler ici !

- Nous avons beaucoup de temps devant nous, on pourrait aller s'asseoir dehors avant de manger.

- Bien sûr, allez-y.



Trente-huit personnes s'installent sur la terrasse. Je me dirige vers les tables, dis de gentils "bonjour" en souriant pour ensuite proposer un apéro.



- Bonj...

- J'veux une Molson Ex.

- Désolée, monsieur, j'ai seulement des produits de micro-brasserie.

- J'veux une Molson Ex.

- Je vais vous apporter une Tremblay, ça devrait vous plaire.



Waitress réapparaît avec la bière.



- Ça fait 5$, svp.

- Quoi ! Cinq piasses pour une bière ?

- C'est ça.



Il n'a pas donné de pourboire. Aucune surprise sur mon visage.



- J'ai faim. Quand est-ce qu'on mange ?

- Bien, quand votre groupe ira à l'intérieur s'installer aux tables.

- C'est à quelle heure ?

- Quand vous serez prêts...





Trente minutes plus tard, tout le monde est à table. Je donne un carnet et un stylo à Nouveau Collègue en lui disant qu'il s'occupe des tables cinq, six et sept. C'est parti.



- Vous avez vu le menu sur votre table ?

- Oui.

- Alors, qu'est-ce que vous prendrez, Madame ?

- Je sais pas.

- Euh.

- J'comprends pas le menu.

- ...

- On a deux entrée ? On va manger tout ça ?

- Non, vous avez le choix entre l'entrée d'asperge de l'Île ou le potage. Ensuite, soit la ballottine de poulet, l'aiglefin ou le tournedos de boeuf.

- On mange tout le temps de la soupe.

- Bien prenez les asperges, madame.

- J'veux un steak avec des patates pillées.

- Moi j'ai pas faim, j'veux deux bonnes boules de crème glacée, pas au chocolat, avec des biscuits secs.

- (/)(/*(*_/



Je lève soudain la tête pour voir comment se débrouille Nouveau Collègue. Il prend les commandes de la table trois. MA table trois.

- Scuse. Qu'est-ce que tu fais ?
- Ben, je prend les commandes de la cinq.
- Non. Ça, c'est la trois. Tu vois pas le carton noir sur la table avec le chiffre ?
- Ah.
- Pas grave, je vais prendre la sept à la place.

Tout va de travers avec Nouveau Collègue. Il se trompe dans les numéros de clients, dans les commandes.

- Je sors les dernières assiettes, va falloir faire une tournée d'eau et de pain.
- Je regarde les corbeilles à pain.

Waitress saisie un pichet à eau. Et se butte contre NC qui fait de l'errance avec un autre pichet à eau.

- Euh. Tu devais pas faire le pain ?
- Ok, ok, je vais faire le pain debord, qu'il me dit avec colère.

Pardon ? Je me fiche de ce que tu fabriques, le pain, l'eau, on s'en câlis. L'idée de la communication entre collègues sert justement à ce qu'on ne fasse pas la même tâche et accroître notre efficacité.

Tout est rempli, tout le monde mange. Petite pose. Je prépare les tasses à café. Retour en salle.

- Mademoiselle ?
- Oui ?
- C'est du porc que vous m'avez donné.
- Non, madame, c'est de la volaille.
- C'est du porc.
- J'ai pas de porc dans le restaurant.
- C'est du porc dans mon assiette.
- Est-ce que c'est bon ?
- Oui.
- Parfait, parfait...

- Mademoiselle ?
- Oui ?
- Notre autobus arrive à 13h30, va falloir distribuer les desserts.
- Vous n'aviez pas beaucoup de temps à votre arrivée ?
- ...

Rare sont les clients qui ont atteint la moitié de leurs plats. Il est 13h20. Factures individuelles. Bordel !

- Nouveau ?
- Quoi ?
- Il leur reste dix minutes, va falloir clancher.
- Euh.
- Commence à amener les tasses, je débarrasse tout ce qui est vide, ça va presser les autres.

Les tables sont vides alors qu'il chârit encore des tasses et des soucoupes.

- Va falloir accélérer un peu.
- Ben là !
- Je donne les factures, Patronne va apporter les desserts.


- Mademoiselle ?
- Humm ?
- Ya pas de lait avec le café.
- Nouveau ?
- Hummm ?
- Amène le lait avec le café.
- Oups. J'ai oublié.
- Ça s'en vient, le lait, madame.

Mes charmants étudiants âgés ont quitté le restaurant avec dix minutes de retard. Waitress épuisée, alors que ce n'était qu'un tout petit groupe. Plusieurs d'entre eux m'ont semblé un tantinet sénile. Je me demande ce qu'ils étudient avec ce genre de capacité.

En somme, un gros bravo à celles et ceux qui travaillent continuellement avec eux. Votre patience est incroyable. Je n'ai passé qu'une heure trente avec eux, et je les aurais frappé.

Ah oui. Aujourd'hui, j'ai appris que Nouveau Collègue s'appelle maintenant Ex Collègue. Une bonne nouvelle.

La voisine d'en face

Il était une fois, sur la rue Franklin du très trendy St-Sauveur, un jeune couple perpétuellement en passe difficile. Sans travail, alcooliques et drogués, ils ne peuvent se permettre que des activités peu coûteuses. De là leur grand intérêt pour les disputes violentes et publiques.

Leur lieu de prédilection semble se trouver devant chez moi, sur le trottoir. Je ne sais pas pourquoi, ils se chamaillent souvent sous ma fenêtre de salon, qui est ouverte pour cause de chaleur. J'hésite parfois. Je me demande si je devrais leur suggérer de se laisser, puisqu'ils ne s'endurent pas. En d'autres moments, j'ai envie de leur proposer de baisser le ton ou de poursuivre dans leur maison. L'envie d'appeler la police. Pour que quelqu'un puisse les séparer, peut-être leur faire réaliser que ce qu'ils vivent n'est pas normal.

La nuit, ou le jour, on entend Demoiselle Hystérique crier des "Câlis de trou de cul" auquel le Trou de Cul répond en lançant de la vaisselle du 2ième étage. En ce moment, Demoiselle Hystérique lance des vêtements dans la rue. Une paire de boxer blanc se balance au gré du vent, suspendue à la ligne électrique. Elle est seule chez elle, elle pleure au téléphone.

- J'pu capable. Le câlis de trou de cul. Il m'a volée, encore.

Et elle pleure. Pleure, pleure, pleure, en hurlant.

J'espère qu'ils se laisseront bientôt.

samedi 9 juin 2007

Rien à comprendre

Vendredi soir. Il fait beau. Il fait chaud. Un temps idéal pour la terrasse. Où se trouve Waitress ? Seule à la maison, avec deux films d'amour complètement moches et stupides et une tonne de bouffe devant elle. L'idée est de provoquer le sommeil; une fin de semaine composée de deux doubles m'attend, dont une journée de vingt-deux heures de travail samedi. Dormir. Please.

Je commence le premier vidéo. Vraiment moche. Après quinze minutes, plutôt que d'avoir les paupières tombantes, je me sens frustrée de voir qu'il y a de l'argent gaspillé dans des trucs aussi mauvais. Je me connecte à MSN, question de voir ce qui si passe. Charmant Garçon est là, en directe du travail.

Il finit par me demander si j'ai envie d'aller prendre une bière avec lui.

- Ben... Ok, mais juste une, je veux me coucher tôt.
- Oui, oui, juste une, je suis fatigué.
- Où ?
- Au Scan, comme d'habitude ?
- C'est une idée. Ou je peux passer au dep et tu viens chez moi aussi.
- Approuvé. Je vais au dep, passe chez toi et on ira dans un parc.

Trente minutes plus tard, il est là, deux canettes de bière dans son sac. Il regarde mes pieds.

- Heil c'est les nouveaux souliers que t'as achetés aujourd'hui ?
- Oui, c'est ceux-là.
- Sont vraiment beaux.
- Merci. Je les aime bien.

Tandis qu'on marche, je constate qu'il fait un peu froid. J'enfile un chandail jaune en petit tricot, qui me laisse les épaules dénudées. Au coin de Charest, nous attendons la traverse piéton.

- C'est joli ton chandail jaune.
- Merci.

Nous nous installons sur un banc du minuscule parc à chiens de la rue Victoria. Les canettes s'ouvrent. On discute de tout et de rien. Je garde une distance raisonnable entre nos deux corps.

- J'aime ça, le bruit du vent dans les feuilles.
- Oui, ça sonne doux, confortable, dans les oreilles.

Il me fait rire avec ses niaiseries, auquelles j'en rajoute toujours un peu. Il rit aussi. Il me regarde tout le temps, avec son beau sourire. Me parle les yeux plongés dans mes yeux. Serrement au coeur.

- On fait un bout ?
- Oui, faut que j'aille dormir.

Au coin de la rue Charest, nos routes se séparent. Il s'informe de mon prochain congé. Me dit de lui donner des nouvelles. De l'inviter à faire de quoi lundi soir, mon premier moment de repos.

- Bonne nuit.
- Bonne nuit.

Charmant Garçon se penche, m'embrasse les deux joues. Lorsque je pars vers chez moi, il se retourne.

- Merci, c'était vraiment agréable, encore une fois.

vendredi 8 juin 2007

Retour à la case départ

Jeudi soir, j'ai rendez-vous avec Charmant Garçon au bar, à 22h00. J'y ai déjà un rendez-vous à 18h30 avec une copine que je n'ai pas vu depuis un certain temps.


À l'arrivée de Charmant Garçon, Waitress est un peu paf. Coc-ke-tail comme dirait le Jeune Homme. Je m'enfile deux autres gin tonic pendant qu'il boit sa première bière.


- Je ne suis pas supposé être ici, je me suis fait remplacer pour ce soir, j'avais oublié.

- Veux-tu aller ailleurs ?

- On pourrait aller à La Cuisine, si ça te dit.

- Go.


Nous nous installons à une table. Commande un pichet de rousse. Très joli et original le concept de la bière dans un arrosoir, ça me plaît. Plusieurs personnes autour boivent aussi de la bière, la musique est bonne, le staff plutôt sympa. Waitress décide alors de foncer.


- Je peux te poser une question ?

- Ben... oui.

- Est-ce que t'as juste l'intention de me baiser pendant un bout ou tu voudrais me connaître ?


Charmant Garçon s'étouffe avec sa bière.


- Euh...

- C'est cru, c'est sec, mais désolée, je suis comme ça.


CG prend quelques secondes pour réfléchir.


- Si je voulais juste te baiser, on ne se verrait plus déjà.


Élan de joie dans le coeur de Waitress. Il ouvre encore la bouche.


- Mais je sais que je ne suis pas prêt à m'engager pour l'instant.


Élan de désespoir dans le coeur de Waitress.


- Est-ce qu'il y avait une bonne réponse ?

- Non. Juste la réponse honnête.


Je fais semblant de rien, pose d'autres questions, change de sujet. À la fin du pichet, Charmant Garçon m'accompagne jusque chez moi. Une autre nuit ensemble, aussi agréable que les autres.


Mais aujourd'hui, Waitress a de la peine. Elle sait que Charmant Garçon ne l'aime pas, qu'il ne l'aimera jamais. C'est juste du temporaire, un bon moment à passer avec lui.


J'ai une énorme carapace. Depuis plusieurs années, personne ne l'a percée, personne n'a vu ce qu'il y avait derrière. On se protège comme on peut, on évite de mettre du sentiment. Pas de désir, pas de peine. Le coeur léger et vide et sec à perpétuité.


J'avais oublié. Waitress se ferme à nouveau. Et pour plus longtemps encore.

jeudi 7 juin 2007

Tag (encore... je suis populaire, ouais!)

A) Quatre emplois que j'ai occupés dans ma vie:

- Serveuse
- Coordonatrice pour une boutique de vêtements pour femme de 5'4 et moins (oui, oui, je me le suis souvent fait dire que j'étais chanceuse d'être grande... Au moins deux fois par jours)
- Conseillière photo
- Vendeuse de souliers

B) Quatre films que j'écouterais encore et encore:

- Labyrinth
- Pulp Fiction
- Scareface
- Requiem for a dream

C)Quatre groupes :
-Arcade Fire
-Feist
-Jean Leloup
-Radio Head

D) Quatre magazines/Livres/ Auteurs:
-Charles Bukowski
-Henri Miller
-Suzanne Myre
-Haruki Murakami

E) Quatre endroits où j'ai vécu :
-Thetford Mines
-Lévis
-Québec
-Québec

F) Quatre émissions de télé que je regardais (Copier tel quel sur Le Jeanois!):
-Les Invincibles
-La Galère
-Les Hauts et les bas de Sophie Paquin
-Minuit le soir

G) Quatre endroit où je suis déjà allé en vacances:
-Mexique
-Vancouvert
-Ottawa (eurk)
-Gaspésie (je sais c'est grand, donc je reste dans le vague en toute conscience !)

H) Chaque fois (ou presque) que je navigue sur internet :
- Mon blog
- Mes blogs préférés
- Mes courriels
- Le site de Desjardins...


I) Quatre mets que je ne mangerais jamais :
- Du boudin
- Des insectes
- De la chaire humaine
- Des trucs moisit, sauf le fromage bleu !


J) Mes quatre plats favoris :
- Osso Buco
- Riz de veau
- Poulet au chocolat
- Chili con carne

K) Quatre types d'alcools/autres boissons:
- Gin tonic (C'était évident ça...)
- Boréal blonde ou rousse, selon les dispos
- Vin rouge
- Champagne (J'adore, ça fait vraiment hautain...)


L) Quatre endroits où j'aimerais être en ce moment :
N'importe où, à la seule condition que j'ai des amis proche !!!!
Et une connextion internet.
Et de l'alcool.
Et des cigarettes...


Wow. J'ai réussi ! Alors je ne tag personne, comme ça vous comprendrez bientôt que je ne suis pas trop trop forte sur les tags...

Votre appel est important

Cher Monsieur Bell,

Je suis dans l'obligation de vous informer de ma déception quant à vos services. Depuis ma plus tendre enfance, j'ai confiance en vous et votre compagnie. Vous avez toujours desservit la maison familiale avec un grand soucis quant à la qualité et à l'amabilité de vos employés. C'est pourquoi, lorsque je devins locataire, je fis appel à vos loyaux services.

Pendant quelques années, tout a bien été. Sauf peut-être cette fois où vous avez décidé que 20$ par mois ne convenait plus pour un temps illimité d'interurbains, mais bien pour 1500 minutes. Mes colocataires et moi avions donc reçu une facture de téléphone tellement élevé que nous n'avions pas mangé pendant près de deux semaines pour vous remettre ce qu'il restait dans nos comptes de banque. Mais bon. J'ai vite oublié.

Dernièrement par contre, vos employés semblent avoir de gros problèmes. Vous ne me croyez pas ? J'ai un exemple.

J'attendais la venue d'un technicien dans mon nouvel appartement, il devait être là en après-midi. Mais j'ai dû me présenter au travail à la dernière minute. N'écoutant que mon grand coeur, je me suis dit: "Je vais téléphoner chez Bell afin de canceller mon rendez-vous". Après avoir été transférée à trois reprises, après qu'on m'ait aussi raccrochée la ligne au nez, j'ai pu expliquer à une dame l'objet de mon appel. Elle m'a engueulée. Parce que je ne pouvais pas canceller, même si je le faisais, le technicien devait passer chez moi. Je me suis excusée de l'avoir dérangée pour une raison aussi stupide.

Lors de ma dernière facturation, une erreur s'est produite. On m'a chargée 50$ plus taxes en trop. Pour un service dont je ne voulais plus. Qui avait été annulé aussi. Après avoir complété trois chapelets de "Je vous salue Marie" afin de ne pas tomber sur quelqu'un qui aurait pu être insulté par mes questions, j'ai composé le 310-BELL en tremblant un peu des mains.

Un gentil jeune homme m'a alors répondu. Il était bien sympathique. L'ennui est qu'il ne connaissait pas bien le français. J'ai mis deux minutes à lui répéter mon numéro de téléphone, qu'il ne comprenait pas, et quatre autres à lui donner mon nom. "Vous avez un drôle de nom, mademoiselle". Faux. Mon prénom a fait parti du top 10 des plus populaires pendant quatre années consécutives. Et mon nom de famille ne contient que sept lettres, que j'ai bien épelé, d'une voix forte et claire.

- Vous devez payer votre facture en entier, Mademoiselle. Le montant sera crédité sur votre prochaine facturation.
- Pardon ? C'est qu'il s'agit de 50$, Monsieur l'Indien et l'erreur vient de votre côté.
- Dans ce cas, ne payez pas le 50$ et contestez les frais de retard le mois prochain.
- Oui, mais... C'est un peu stupide, non ? Vous n'avez qu'à annuler le montant et m'envoyer une nouvelle facture.
- Ah ! C'est impossible, les factures ne sont imprimées qu'une fois par mois.
- Wow. Merci beaucoup. Vous avez un extraordinaire service à la clientèle.
- Bonne journée, Mademoiselle, merci d'avoir appelé Bell.

Quelle a été ma surprise lorsque j'ai trouvé une nouvelle facture de votre compagnie où l'on me remerciait d'avoir payé le solde passé et qui ne contenait aucun crédit. J'ai donc repris mon chapelet ce matin, avant de discuter avec une nouvelle jeune femme.

- Il faut attendre de quatre à huit semaines avant de recevoir le crédit, puisqu'il s'agit d'un dépôt que nous vous avons demandé.
- */?*&?"($
- La commande est en date du 31 mars.
- &?%&*?
- Un instant svp.
- (Musique vraiment moche avec des "votre appel est important - merci d'appeler Bell - tout nos préposés sont occupés").
- Mademoiselle ?
- Oui ?
- Je vais faire une correction manuelle, nous vous devons maintenant 20,73$. Vous n'avez donc pas à payer de facture ce mois-ci.
- Ah. Merci beaucoup.
- Bonne journée et merci d'avoir appelé Bell.

Tout ce taponage pour ça. Vous devriez peut-être vous assurer que les nouveaux reçoivent tous la même formation ou je ne sais quoi. Il devient frustrant à la longue d'entendre autant de contradictions. Vos employés sont-ils heureux, Monsieur Bell ? Je comprends qu'ils doivent entendre beaucoup de chialage dans une journée, mais leur salaire ne compense-t-il pas cet inconvénient ? Non ? Et bien, payez leur des psychologues ou une salle de gym, je ne sais pas, moi.

En tant que cliente, veuillez prendre note que je déteste me faire niaiser. C'est pourquoi je vous demande de ne pas être estomaqué de me voir changer de compagnie et ce, pour TOUS mes services. Ras le bol.

Bonne journée, Monsieur Bell.

Votre très distinguée,
Waitress

mercredi 6 juin 2007

Des soupers trop arrosés de Waitress

Lundi. Waitress commence sa journée, avec un café et une cigarette devant son ordinateur. Je viens d'apprendre que je ne travaillerai pas le soir même à l'Île, congé forcé. Lui aussi. Je ne réfléchie pas plus longtemps et lui envoie une invitation à souper.

À 14h00, tout est décidé. Au menu: Poulet farcit aux épinards et au fromage de chèvre, purée de pommes de terre sucrées aux pommes et aux pacanes avec des asperges en accompagnement. Quelques fromages en entrée, une bouteille de blanc à l'apéro et une autre de rouge pour le repas. Charmant Garçon cognera à la porte dans quatre heures. Ce qui signifie bientôt. Ranger l'appartement. Faire les courses. Et entamer les préparatifs du souper. En plus de me mettre belle. Une véritable course.

Ma mère me téléphone. Une heure et demie de moins pour tout faire. Époussetage, balayeuse, lavage de plancher. À 16h45, tout est propre. J'ai même classé les vêtements de mon garde-robe selon les couleurs. Je m'attache les cheveux, enfile un jeans et une camisole rayée très jolie et qui me donne un semblant de poitrine et je saute dans ma voiture.

À l'épicerie, je commence à être nerveuse. Et si je rate le repas ? Pire, s'il arrive chez moi pendant que je tâte du poulet et qu'il décide de partir ? Vite, vite, vite, Waitress arrive à la caisse en joggant, bouscule une vieille femme qui me menace de sa canne et je zigne de la patte pendant que le commis emballe mes achats. SAQ maintenant.

Je veux une bouteille de Vino Verde pour l'apéro et une autre d'un vin espagnol que j'adore. Je cherche partout, je ne les vois pas. Bon. J'accroche un conseillé, lui parle de mes deux bouteilles et demande où elles se trouvent.

- Désolé Mademoiselle, nous sommes en rupture de stock.
- Quoi ?
- Je n'en ai plus.
- Merde !

Waitress panique.

- Bon. Écoutez, monsieur. J'ai un souper ce soir, faut que j'impressionne quelqu'un. Mon menu sera fantastique. Pas question que je le gâche avec un mauvais vin. Donnez-moi quelque chose de merveilleux, je me fiche du prix ! Que ce soit bon, c'est le seul critère.

À la caisse, je paie mes achats. Je me plante avec ma grosse sacoche, mes 4 sacs d'épicerie et celui de la SAQ. Un homme de plus de 55 ans me regarde.

- Vous allez prendre l'autobus, mademoiselle ?
- Non, je prends pas l'autobus, que je lui dit, mon porte-clés entre les dents.
- Je vais aller vous conduire chez vous.
- Non, non, j'ai ma voiture.
- Attendez-moi, je vais vous aider à amener vos sacs à l'auto.
- NON ! Bonne fin de journée.

Je cours sous la pluie jusqu'à ma voiture, passe près de me faire écraser par un maniaque qui ne s'attendait pas à me voir passer. Ouvres tes yeux, p'tit criss. Vite, vite, je vais être en retard. Je stationne Ginette le plus rapidement possible, accroche la chaîne de trottoir. Deux points.

Je cours partout dans la cuisine, coordonne toutes les étapes. Il cogne à la porte. Zut. Je suis pas peignée. Même pas maquillée ! Merde, tant pis. On cuisine ensemble, en se disant des niaiseries. J'ouvre la bouteille de blanc. Une fois terminée, nous passons à table et j'entame le rouge.

La nourriture est excellente, le vin aussi. On entre un peu dans les confidences, on discute de notre enfance. Nous passons au salon pour finir le vin. Musique, chandelles, ambiance feutrée. J'offre un café alcoolisé. Un peu avant 23h00, il propose d'aller chercher de la bière au dépanneur. Nous revenons avec une caisse de six et du vin blanc et mes pieds sont nus. J'ai cassé mes sandales en route, les ai laissé au coin d'une rue.

On jase, on boit, on jase. À 1h30 du matin, je suis saoule. Lui aussi. Il parle beaucoup, j'essaie de l'embrasser. Il se tasse. Merde. Je ne l'intéresse pas. Il m'embrasserait sinon. Je refais le test un peu plus tard, même résultat.

Ensuite, les choses sont floues. Nous étions nus au salon. J'ai ramené des condoms. Nous avons fini par atterrir au lit. Vers 7h00 du matin, nous nous sommes endormis.

Au réveil, en plein après-midi, j'ai constaté les dégâts. Dans ma chambre, des enveloppes de condoms vides partout. Un tiroir sur le plancher. Mon vibrateur à côté du lit. Je me lève. J'ai mal partout. Aux jambes, aux bras. Une brûlure sur la main gauche. Une autre sur la droite. À la cuisine, de la vaisselle partout. Des vêtements. Au salon, les chandelles ont coulé. La lampe n'est pas éteinte. Des verres, des bouteilles. Encore des enveloppes de condoms vides. Et un putain de mal de tête.

lundi 4 juin 2007

Fucking Bitch

Waitress se pointe au centre commercial. Je déteste cet endroit, en particulier lorsque l'objet de ma visite consiste à acheter du linge. J'ai beaucoup de difficulté à trouver des morceaux qui me plaisent d'abord et qui me font ensuite. Souvent, les trucs fashions me donnent un air ridicule. J'ai un drôle de corps. Trop de bras, trop de jambes, comme une adolescente. Et pas assez de poitrine. Comme une fillette. Je finis par me terrer dans une cabine d'essayage, en larme. Voilà pourquoi je hais le centre commercial.

Donc, vendredi soir. Il faudrait bien que je me trouve quelques choses pour passer au travers de l'été et des vêtements noirs pour le travail. Dont une robe noire pour les soirs de mariage, question de faire un peu plus chic et voler la vedette à la mariée. Et partir avec le marier, s'il est riche et trop vieux pour le sexe, sans enfant et au seuil de la mort.

Premier magasin. Remplit d'ados en délires. Ça saute partout, ça s'énerve. Merde, à quel âge les médecins arrêtent de prescrire du Ritalin ? Je me sens vieille, mais quelques mères sont aussi présentes dans l'endroit; ce n'est pas moi qui augmente la moyenne d'âge. J'essaie quelques trucs qui me font pouffer de rire lorsque je sors de la cabine pour m'observer dans le miroir. Entre autre, une paire de jeans cigarettes. J'ai l'air d'avoir de minuscules mollets et un cul immense, tout le monde me regarde me taper les cuisses. J'achète quand même une jolie chemise noire.

Deuxième magasin. Aussi remplit d'adolescentes en délire. Ici, je dois préciser que je ne peux pas vraiment m'habiller dans les magasins pour "femmes" puisque souvent, les plus petites tailles sont trop grandes en certains endroits sur mon corps. Pas le choix d'aller voir chez les boutonneuses sans hanches sans seins. Je finis par trouver quelques jolies jupes, deux robes noires et quelques camisoles. Vendeuse me dirige vers une cabine d'essayage. Commence par une des robes noires. Waitress sors dehors pour faire la tourniquet devant la glace et demande à Vendeuse comment bien placer la robe.

- Hummm. J'suis pas certaine que c'est joli sur moi.
- Ben, faut être vraiment mince pour que ça soit beau ça.

Pardon ? J'ai juste un peu de hanche, je suis une femme. Rien ne dépasse nul part, c'est toi qui a du gras qui passe par-dessus ta ceinture, c'est toi qui a un énorme bucket et est-ce que j'ai l'air de te juger pour autant ? Je me sens profondément insultée, je retourne dans la cabine est serrant très fort les muscles de ma mâchoire. La bitch. Criss de bitch. Ferme ta geule Waitress, c'est mieux de même. Contente toi de toujours regarder sa graisse avec mépris plutôt que ces yeux avec un sourire.

Je passe l'autre robe noire sur mon corps qui me va à merveille. Elle est conçue pour les filles-poitrine-de-cerise-sans-beurre-sans-cuisson, fait classe et reste pratique pour se balader les bras chargés d'assiettes. J'achète quelques morceaux en soldes (tout est en solde à cette période de l'année...) et demande si elle peut me garder la deuxième robe pour 45 minutes, le temps que j'aille voir un autre endroit et éviter de regretter une impulsion.

- Je vais la garder jusqu'à la fermeture, prends ton temps.
- Merci.

J'arrive dans le dernier magasin que je veux voir. Commence à trouver que ça fait longtemps que je magasine. J'ai de la statique dans les cheveux à force de passer des chandails et des camisoles dessus, j'ai une grafigne sur la joue droite à cause d'un étiquette et je suis encore insultée de l'autre Vendeuse Bitch. Le centre commercial, un véritable gym pour moi.

Je me console un peu en réussissant à entrer dans un jeans 00 et un autre de taille 25. Regarde un peu les robes, décide de repasser à l'autre magasin pour acheter celle qui m'allait bien.

- Allô ! Je viens chercher une robe noire mise de côté un peu plus tôt, que je dis à une autre vendeuse qui a l'air plus sympathique.
- Euh.
- Quoi ?
- Vendeuse Bitch, viendrais-tu ici ?

Vendeuse Bitch arrive. Mes yeux méprisants sur son ventre.

- C'est elle ma madame de la robe noire, expliques lui, toi.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Ben j'ai fait essayer ta robe à une cliente pis elle l'a achetée.
- Mais je l'ai fait mettre de côté, moi !
- Je vais appeler à un autre magasin pour te la faire venir.
- Laisse faire, j'en avais besoin demain midi. Merci beaucoup. Vous avez un super magasin.

Un dernier regard plein de haine sur les cuisses de Vendeuse Bitch et je file. Bannir le magasin Limité de mes prochaines tournées.

Avis légal : Waitress la Femme Insatiable n'a rien contre les personnes de taille forte et ne juge pas les gens à leur poid. Elle ne fait que détester les grosses bitchs, au même titre que les maigres bitchs.

dimanche 3 juin 2007

Tag

Bon. Je dois dire que c'est la première fois que je me fais tager et je vous avoue que je ne me sens pas très habile avec celle-ci (Cindy, je t'en veux un peu :P). Mais puisque je suis une jeune femme bien élevée et que ma mère m'a enseignée l'étiquette, je me force un peu. C'est parti. En fait non. J'ai vraiment aucune idée de ce que je peux bien dire...

Voici les règles :Chaque personne décrit sept choses à propos d’elle-même. Ceux qui ont été «tagués» doivent écrire sur leurs blogues ces sept choses ainsi que ce règlement. Vous devez «taguer» sept autres personnes et les énumérer sur votre blogue. Vous laissez alors sur les blogues de ceux que vous souhaitez «taguer» un commentaire leur indiquant qu’ils ont été «tagués» et les intimant à lire votre blogue.

1) J'aime la nourriture tiède. J'ai la papille feluette, c'est mieux ainsi et on goûte mieux les saveurs.

2) Petite, j'étais convaincue d'être une princesse. Une vraie de vraie, du genre celle au petit pois. Lorsque je m'éveillais après une nuit agitée, je demandais toujours à ma mère si elle n'avait pas mis un petit pois sous mon matelas. Chaque matin, la déception me prenait au coeur lorsqu'elle me répondait non. Persuadée qu'un jour un prince ou une reine viendrait me rendre visite pour m'annoncer la bonne nouvelle, j'entretenais de grands espoirs pour ma vie future.

3) J'ai une peur panique des marionnettes. Difficile pour moi d'expliquer le pourquoi du comment. Mes pires cauchemars d'enfant en étaient peuplés. Pourtant je trippais sur le film Labyrinthe avec David Bowie. D'accord, j'avais la frousse pendant deux heures, mais je le trouvais TELLEMENT sexy dans ses pantalons ultra moulants...

4) Je déteste dire la date de mon anniversaire. Outre mon employeur (pour fin d'impôt), personne ne connaît le jour J. J'ai été tellement déçue plus jeune
quand mon père ET ma mère ET mon frère m'avaient oubliée que désormais je n'en parle pas. Ainsi, personne ne m'oublie !

5) Je suis maniaque de la propreté de mes cheveux. À chaque jour, je me fais deux shampoings au minimum, même en sachant que c'est mauvais.

6) J'adore faire ce que j'appelle de l'observation. Quelqu'un de normal appellerait peut-être ça de l'espionnage, mais bon. J'écoute les conversations des gens au restaurant, dans l'autobus, n'importe où en faisant semblant d'être concentrée sur autre chose. Ou bien je marche le soir en regardant chez les gens. J'adore regarder ce qu'ils font, comment ils ont décoré leur appartement, quel film ils visionnent... J'ai même un appartement préféré où je m'arrête un instant le soir en marchant jusque chez moi...

7) Je possède un calendrier de bottes de cowboy. Oui, oui, je sais, c'est encore plus quétaine que ceux avec des photos de minous, mais je l'adore quand même ! Et je ne suis pas une cowgirl en passant...

Alors la tag... je dois la remettre à sept personnes, mais je vais faire la délinquante et... la donner à personne sauf ceux qui aimeraient la prendre !

Démasquée

Depuis que je tiens ce blog, très peu de gens que je côtoie connaissent mon adresse ou même l'existence de ce bout d'internet. Même s'ils y sont des personnages. J'ai toujours considéré mon anonymat comme un gage de non censure. Un coin où je peux dire ce que je pense et raconter les événements comme je l'entends.

À l'hôtel, plusieurs personnes se sont mis à ma recherche. J'ai eu quelques sueurs. Puisque je parle de certains d'eux. Puisque je parle du reste de ma vie, ce que je ne fais pas nécessairement avec tous. À chaque quart de travail, des collègues arrivaient avec une liste de blogs. Ils n'ont jamais nommé celui de Femme Insatiable. J'aurais été obligé de dire qu'ils avaient trouvé. Waitress est mauvaise menteuse.

Mais j'ai été démasquée. Du moins, je le crois. Non, j'en suis certaine. Par la seule personne que je n'aurais pas voulu. Vous avez deviné.

Vendredi soir, soirée arrosée. Waitress rentre chez elle, hoquet en prime. Avec Charmant Garçon. Nous avons faim. Je commande un truc vraiment épouvantable à manger. Pendant ce temps, au salon, CG regarde sur mon ordinateur. Dans ma liste de favoris. Clique sur Femme Insatiable alors que j'hurle "NOOOONNNN" en le poussant de là. Trop tard. Vive l'impulsion. S'aurait été trop simple de ne pas réagir.

J'ignore s'il est repassé lire quelques choses. Mais s'il l'a fait, je suis foutue. Il sait maintenant que je suis un peu folle.

Comme de fait, pas de nouvelle depuis. Eh merde. Moi et ma grande gueule.

Une Waitress en larme

J'arrive au restaurant. Mon premier samedi, le cahier déborde de réservations. Deux familles qui viennent célébrer un mariage, trois autres un anniversaire de naissance et des couples au travers qui veulent passer une soirée romantique à l'Île. Waitress est déjà épuisée; une heure de sommeil dans le corps et un matin travaillé à l'hôtel.

Ma patronne m'assigne un groupe de 22 personnes qui mangeront à la carte. Pas de problème. Je prépare ma mise en place, j'ai même le temps de jouer à la barmaid pour donner un coup de main à mes collègues de travail.

Mes clients se pointent, quatre personnes à la fois. Je les conduit vers les deux tables qui leur ont été assignées, en jasant avec eux. Pas facile. Certains sont francophones, d'autres anglophones. Mémoriser les visages. Vite. Waitress propose un apéro en attendant tout le monde, ça commande de la bière. Canadienne. Que je n'ai pas. Finit par leur trouver des équivalents dans les bières de micro-brasserie que je possède. Une femme me demande à voir la carte de cocktails. Avec un puissant accent espagnol. Elle est jolie; 35 ans, mince, bien habillée, longs cheveux noirs et des yeux d'un noir profond. Margarita pour Madame.

Je dépose le verre devant la Mexicaine et commence à débarrasser la table des bouteilles vides et des verres inutiles. J'écoute les conversations d'une oreille, tout en pensant à ce que j'ai à faire. La Mexicaine chiale. Aux États-Unis, les verres de margarita sont beaucoup plus gros pour le même prix. Et goûtent meilleur. Câlis. T'es pas aux États-Unis ici.

D'autres membres de la famille arrivent. Ils s'installent, commandent de la bière et du vin. Je pointe les boissons sur mon ordinateur. Arrive à la table avec un cabaret plein pour constater que tout le monde a changé de place. Que deux chaises ont été ajouté à une table. Que trois enfants hystériques hurlent en courant partout.

Ce fût ainsi toute la soirée. Les adultes n'ont changé que trois fois de place pendant le repas. Les enfants, un peu plus souvent. Tout en rouspétant que la nourriture n'est pas bonne. Câlis. T'es pas au Mc Do ici. C'est sûr qu'on met des olives sur la pizza au fromage. T'avais juste à te caller un spaghetti pour enfant si t'es pas aventureux. Ton père avait juste à commander pour toi si t'es trop jeune pour le faire. Ta gueule. M'a te frapper si t'arrête pas. Commence pas à brailler. Non. NOOONNNNN !

Bref, je n'ai eu aucun contrôle sur mon groupe. Incapable d'être prévenante, je n'ai réussis qu'à combler leurs besoins les plus immédiats. Sans avoir le temps d'aller donner un coup de main sur les tables de mes collègues.

En fin de soirée, Waitress se cachait dans l'office, les larmes aux yeux. Ils me garderont pas. J'suis complètement nulle, merde. Faut pas pleurer. Accroche toi un sourire dans face pis va voir tes tables, vite.

Malgré tout, j'ai réussi à faire un bon pourboire. Mes clients ont même écrits dans le livre des commentaires que j'étais une excellente serveuse. Je crois qu'ils ne sortent pas souvent de la maison. Certain. J'ai été épouvantable !