dimanche 21 octobre 2007

Opération sauvetage

Cadran. Dimanche, 7h30. Dernier déjeuner à l’île. Désormais, le restaurant ne sera plus ouvert que du mercredi au samedi soir. Snooze. Encore dix minutes de sommeil. Alors que ma tête revient sur l’oreiller, un hurlement de chat. Ils se battent ensemble, une fois de plus. Un autre cris, encore plus puissant. Pas normal, quelque chose cloche. Comme s’il y avait du désespoir plus que de la colère dans ce que j’ai entendu. Ça provient du bout de mon lit.


Sur le plancher, deux chatons, les femelles. Voulant les éloigner, je saisie un des deux corps. L’autre suit. Bordel, elles sont féroces ce matin. Je tire dessus pour les séparer, les miaulements reprennent. Slap. On m’a chopée un doigt, ça fait mal, le sang apparaît. Les chats retombent sur mon lit. Je les observe quelques secondes. Elles ne se chamaillent pas. Elles sont coincées.


Tout autour de mon couvre-lit, il y a des franges. À force de passer à la laveuse et à la sécheuse, certains fils ont été tirés, d’autres se sont emmêlés. Les petites chattes au travers des paquets de nœuds. Elles respirent avec difficulté. Les cordes autour de leur gorge.


Waitress en panique. Mes doigts tentent de dégager leurs cous, mais tout est si serré que je n’y arrive pas. Je cours chercher les ciseaux au salon. De retour à mon lit, je constate que les deux corps sont retournés au plancher. Que ça ne bouge plus. Je les ramène vers moi. Elles ont déféqué. Merde, merde, merde. Grouilles Waitress, y’en a plus pour longtemps.


Les ciseaux, payés 1$, sont pourris. Les lames ne rompent pas les fils, et mon effort pour les insérés entre la peau et la corde font souffrir les minous. Je me fais mordre à nouveau. Un couteau, un couteau.


Je me rends à la cuisine, revient aux chats. Je coupe un fil, le retire du corps. Toujours coincé. Il y en a trois qui passent autour du petit cou. Je les romps, un chat de dégagé. L’autre, les yeux ouverts, ne bouge plus, ne respire plus. Waitress pleure, pleure, pleure, les liens sont si serrés que j’ai de la difficulté à les trouver. À force d’acharnement, je réussis à les retirer. Un chat tout mou contre ma poitrine.


Je sens le cœur battre. Une pulsion espacée de plusieurs secondes. Le pouls qui s’accélère, la respiration reprend. Une petite chatte épuisée contre moi, mais bien vivante.


Ce matin, Waitress n’a pas eu besoin de café.

9 commentaires:

crocomickey a dit…

Je pense que j'aurais simplement capoté en vivant une elle expérience. Voir ma Elsie suffoquer et ma maladresse pour l'en extirper : ouf ! J'admire ton sang froid ...

Pierrot Lapin a dit…

T'es mon héroine du jour Waitress.
Bon boulot vraiment. Sauvé des chats-messies c'est pas rien. Ils ont l'air d'etre pas mal tannant tes ti-mines. Pleine d'énergie comme ca tu nommera une des tites-chattes "Waitress". lol. Content que cette histoire se soit bien terminé.

Maiken a dit…

Woah, même si je déteste les chats, j'avou que jme suis laissé en avoir très pitié! Félicitation pour le sauvetage ;)

Waitress a dit…

Merci, merci. :)
Faites attention, je pourrais passer aux téléjournal de TQS ce soir !

Monsieur l'adulte a dit…

Effectivement j'ai entnedu par la bande que ''tout le monde en parle'' voulait t'inviter pour faire le tour du sujet (sous-entendu la composition textile de ta couverture) et que Spectra te cherche dans le bottin pour t'offir l'opportinuté d'enregister un album souvenir afin d'excorciser l'évènement. À toi la gloire!!!

Waitress a dit…

Monsieur l'adulte : MDR !!!!!

Moi qui n'osait espérer plus que TQS et peut-être le très intellectuel Journal de Québec !

Anonyme a dit…

Tu es comme une môman, surhumaine devant la fatalité!

Cyndie a dit…

Ayoye je suis bouche "buée"... Bravo!!!

caroline.g a dit…

FIOUUUU !