3h00 du mat. La Waitress marche vers l'appartement, après une soirée de boisson passée chez Jeune Homme. De gros flocons tombent sur la ville, étouffent les bruits. L'impression que le temps est suspendu, que le reste du monde est sur "pause". Que la neige et moi en mouvance.
À quelques rues de mon lit, j'entends quelqu'un crier. Je m'arrête.
- Si j'étais en dedans, tu fourrais avec, j'le sais.
- Arrête.
- T'es une crist de salope. Une pute. Vieille vache.
Je m'approche d'une fenêtre. Vitre et rideau fermés. Tandis que l'homme insulte sa conjointe, elle chante. Pas de parole, juste un air triste et doux. Pour ne plus l'entendre. Pour faire de sa voix une couverture chaude et rassurante.
Waitress pétrifiée sur le trottoir. La scène me ramène dans le passé, j'ai mal pour cette femme. Pour moi.
J'ai frappé à la fenêtre. Un grand coup. Et je me suis sauvée sans regarder derrière.
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9 commentaires:
Ouais tu me rappelles une stat entendue sur la radio locale ce matin: ma région se classe 2ième pour la violence conjugale. Ya pas de quoi être fier.... en plus y a 2 cies forestières qui viennent de fermer c'est rien pour rassurer certaines femmes...
J'oubliais. Ton geste oblige à nous questionner quel doit être nos agissements quand on est témoin de ça. Pas facile.Intervenir oui mais comment? quand? jusqu'à quel niveau?
En effet, c'est délicat, la question de l'intervention. Même si on agit, ce sont les personnes directement impliqués qui peuvent "choisir" de faire cesser la violence. Mais ce n'est pas évident. Parfois, l'intervention de la police peut aider, parfois, ça devient pire. C'est pourquoi j'ai juste fait du bruit. Pour qu'ils sachent que quelqu'un avait entendu. Que quelqu'un sait ce qui se passe dans leur maison. Mais j'ai bien peur que ce ne soit pas suffisant.
Bonjour! Tu as bien fait, c'était peut-être le petit geste qu'il fallait pour désamorcer les choses... peut-être pas non plus.
On ne peut malheureusement que faire de petits gestes ainsi afin que doucement les choses bougent. Ma fille m'a confié un jour un secret, une copine de classe lui avait dit que son beau-père faisait des bleus à sa mère, etc... J'ai agit, comme je le pouvais, en passant par l'école.
Des choses ont bougé doucement. Je me dis que chaques petits gestes comptent. Rien ne peut être totalement inutile non?
Je crois que tu as raison, Morenita. Au moins, en faisant un petit geste, on peut rompre le silence, on montre que quelqu'un sait ce qui se passe. Mais il n'y a que les personnes directement impliquées qui peuvent arrêter le cercle de la violence. En souhaitant que mon petit gestion puisse aider à ce que le sort de ces deux personnes s'améliore...
C'était toi qui à cognée dans ma fenêtre!
Maudit sois-tu! LOLL
M et moi on t'en veux d'avoir ainsi interrompue nos préliminaires!
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