- Heil tu veux venir me rejoindre au bar ? On pourrait faire de la terrasse...
- Mouais, ça serait une idée. Je vais invité Réceptionniste.
- Coooooooool !
- Heil Pierrot Lapin a écrit un message à propos de tits fucking sur mon blog. Je l'ai effacé.
- Non ! Ya fait ça aussi sur le mien, mais je lui ai dit que le tits fucking était pas mon unique but dans la vie.
À ce moment, mon collègue de travail, un homme de cinquante ans, lève un sourcil.
- Oups, scuse moi, j'crois que Pinch Coworker est en train de s'étouffer à côté.
- Bon, bin rappelle-moi en finissant, Waitress.
23h47, Waitress se pointe au bar. En premier. Oui, oui, je suis arrivée en avance. Pour la première et dernière fois de ma vie. Je me commande un verre au bar.
- Heil salut !
Un joli garçon assis au comptoir me regarde.
- Allô. Ça va bien ?
- Moi c'est Louis.
- Enchantée, Waitress, en tendant la main vers lui.
Louis tente de lever son verre pour tchintchiner avec moi.
- Pas tout suite, j'ai rien à boire !
Mon gin tonic se pointe.
- Ok, on trinque ensemble, mais avant, tu enlèves ton manteau.
Et Louis de s'exécuter. J'adore voir les hommes faire ce que je demande, en particulier lorsque c'est complètement stupide.
- Santé, Louis ! Bonne soirée.
Jeune Homme finit par me rejoindre sur la terrasse, juste au bon moment pour m'éviter une longue et ennuyeuse conversation avec un quinquagénaire que je connais un peu. Bla bla bla, on jase, il me raconte ses dernières frustrations, me recommande de ne pas coucher avec Équipier mercredi prochain, ne me croit pas lorsque je lui affirme en toute sincérité que le but n'est pas là.
- Don't fuck the pay roll, ma belle.
- Je sais, j'suis pas du genre à faire ça.
- (!&*/"*&/*&/ (Jeune Homme s'étouffe avec une gorgée de Jack 7'up).
Au loin, titubant sur le trottoir, j'aperçois un autre collègue de travail (on est beaucoup dans mon hôtel, c'est normal que je vois toujours quelqu'un quelque part). Je lève un bras en l'air en criant son nom. Il s'installe à notre table.
Ouf. Collègue #38 a commencé sa soirée tôt. C'est la quatrième fois qu'il nous raconte qu'il s'est réveillé ce matin.
- Non ! Encore ? (J'peux pas m'en empêcher, mais il ne remarque rien. Heureusement, Jeune Homme rit avec moi).
Ça fait maintenant trois fois que je lui demande quelle sorte de drogue il a pris au cours de la soirée, parce que je suis incapable de comprendre comment il peut être mêlé à ce point. Chaque fois, il répond qu'il s'en va faire le party tout seul chez lui. Humm.
Le barman se pointe et m'appelle par mon nom pour me dire qu'un shooter m'attend à côté de Louis. J'entre, bois le verre, dis merci et retourne sur la terrasse. Quoi ? C'est pas parce que tu me paies à boire que je vais t'écouter parler ensuite !
Retour à l'extérieur. Jeune Homme entre dans le bar, chercher un autre verre et faire un tour à l'urinoir.
- Tu sais Waitress, tu m'intéresses vraiment. Et je suis gêné.
- Eh ben. Pourtant, j'pense pas être particulièrement intimidante, tsé.
Retour de Jeune Homme. Notez que Collègue #38 prend un temps fou à enligner assez de mots pour former une phrase complète. Et il continue son discourt:
- Je suis heureux. Et amoureux.
- Oui. De la vie, hein ! de répondre Waitress.
Fin de la conversation. À partir de ce moment, Collègue #38 est complètement écarté de la conversation, même incapable de nous regarder. Sa seule interaction consistait à lâcher de temps en temps:
- Vous vous aimez vous deux, ça parait.
Lorsqu'il quitte la terrasse, Jeune Homme et moi-même décidons de concert qu'il est préférable de le reconduire jusque chez lui. Collègue #38 de protester. Waitress craint qu'il n'entre en collision avec une borne fontaine et devienne ainsi stérile. Ma grande compassion fait en sorte que je considère comme un devoir de le raccompagner.
Long voyage pour n'arriver que trois coins de rue plus loin. Après avoir débarré sa porte, j'entre dans sa salle de bain (soyez pas inquiets, elle est propre). Ressors de là et Jeune Homme me tire presque par le chandail pour me faire retourner chez moi. Collègue #38 se tient près de la porte, une guitare au cou. Aurevoir, pas de bec sur les joues, on s'en va. Mon intuition me pousse à courir pour être hors de porté de vue de Collègue #38 si jamais il sort pour nous suivre.
- Tu sais pas ce qu'il m'a dit pendant que tu étais à la salle de bain ?
- Quoi ?
- Il m'a demandé si c'était le temps de te dire qu'il était amoureux fou.
- ...
- J'lui ai conseillé de plutôt t'inviter à prendre une bière la prochaine fois qu'il te verrait à job.
- ...
- Tu iras pas, hein ?
- ...
- Non, ça c'est le genre de gars qui va t'appeler la nuit juste pour te parler.
-...
- ...
- Tu viens prendre une dernière bière chez moi, Jeune Homme ?
- Ah non, j'suis trop fatigué.
O
Je me demande... Pourquoi j'attire juste les fuckés, les vieux et les alcolos drogués dans la vie ? Si Maiken serait encore de ce monde, je pourrais lui demander une réponse toute psychologique de la question. Mais il gambade dans les terres froides du Nord où l'internet ne semble pas exister. Quelqu'un d'autre a une explication ?
11 commentaires:
Eh bien... je dirais que ça s'appelle un pattern non résolu. Moi, tu vois, j'ai attiré et/ou couru après des gars inaccessibles toute ma vie, et quand je dis inaccessibles, t'as pas idée de ce dont je parle... Et tu sais quoi ? Un jour j'ai compris: je n'ai pas de place réelle dans ma vie, dans ma tête, dans mon coeur, voire dans mon lit, pour un être réel et charnel. C'pour ça que je trippe sur les non-disponibles, je crois... comme ça, je suis certaine qu'ils ne seront jamais dans ma vie pour vrai.
Et tu dis que Maiken est dans l'Nord ? Ah ben ça me rassure, ça ! :o)
Peut-être... Mais pourtant, je ne vois pas pourquoi ces gens à gros problèmes veulent me parler et m'aiment bien avant même que j'ai dit un mot.
Le patern non résolu, j'suis pas certaine. J'ai jamais eu la prétention de vouloir "sauver" qui que ce soit !
Pour Maiken, c'est la rumeur, oui. Mais là, il va bien s'ennuyer de la ville un jour, non?
Mdr! J'espère que tu connais pas l'expression: "what goes around comes around"...lol..dsl c'était trop facile ;). Moi jte dis que t'es p-t juste trop sociale...avec qui t'as le plus de chance de te retrouver quand tu t'y attend le moins?...qqn de pas ajeun sans aucune inhibition. Le monde on besoin de se saouler pour t'aborder...t'es trop intimidante...lol! J'déconne, même si on en a virée une pas pire quand on s'est rencontré...:S You'll find! no woory ;)...ceci n'était nullement "psychologiquement correct"...;)
Autant à Pierrot Lapin qu'à Maiken, tout ce que j'ai à dire c'est : Pffttt
Au juste Maiken, serais-tu partant pour te joindre à notre souper de demain ?
Pierrot: Pourquoi le but serait de m'enrager ? Je sais que sous la colère mon regard enflamme les passions, mais ça ne parraît pas sur l'internet :P
Quand je parle de pattern, ça veut pas dire que c'est quelque chose que tu cherches consciemment, Waitress. Ça veut dire que d'une certaine façon, ton aura, ton âme, tes vibrations, appelle-ça comme tu voudras, envoient des messages aux autres, des messages vibratoires qui font que tu n'as pas à ouvrir la bouche pour annoncer que tu es capable d'écouter et de soutenir les autres... surtout s'ils sont fuckés. Cela ne reste que théorie, bien évidemment, hein ! :o)
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