J'arrive tard dans la nuit chez mes parents. Toutes les lumières sont éteintes, sauf une petite lampe du salon. Le camion de mon père se trouve dans la cours, il est revenu plus tôt des États-Unis pour me voir. Je fume une dernière cigarette, avant d'aller dormir au sous-sol, à côté du poêle.
Au loin, un coin du ciel tend au bleu. Annonce du soleil. Rendez-vous dans quelques heures. Partout ailleurs, la nuit noire; il n'y a que la lune qui éclaire tout. Son intense lumière blanche efface les étoiles.
D'abord, je n'entends pas un son. Qu'un silence lourd qui résonne en moi. Après un temps, je distingue le cri d'un oiseau. Puis un autre. Lentement, mes oreilles s'habituent aux bruits discrets de la campagne. Je termine ma cigarette sur un concert de grenouilles.
O
Vendredi matin, je me lève après une superbe nuit de 3h00 de sommeil. Maman a prévu le coup; la cafetière est pleine et un cendrier m'attend sur le patio.
J'adore la maison de mes parents. Ça sent la tomate mûre que je dis. Tout en sachant que ce n'est pas exactement ça, je n'arrive pas à décrire l'odeur autrement. La maison sent l'Italie. Et c'est grand. La cuisine, la salle à manger et le salon forment une seule pièce, savamment divisée par les meubles. Immenses fenêtres, tout est inondé de lumière. Il y a l'horloge qui sonne chaque quinze minutes, qu'on n'entend plus après une heure. Je m'installe à la table en bois massif, mon père à ma droite, la mère qui trône sur la chaise berçante. Nous discutons un moment. Ça rit fort. Nous sommes bien ensemble.
Je sors dehors, sur le patio, pour fumer ma première cigarette. Le paysage est grandiose. Il y a le champ à côté, la forêt en avant. De grands arbres, de vieux arbres qui ont connu mon père petit garçon. Puis le mont. Une grosse montagne dont le point le plus élevé se situe juste en face de nous. Sur les hauteurs, on devine la neige entre les arbres. Le soleil vient de se lever, l'horizon est large. Pas d'immeuble qui vienne bloquer les yeux, pas d'autres bruits que ceux des oiseaux. J'adore la maison de mes parents.

4 commentaires:
Tu racontes et je te vois, je veux dire j'imagine. J'aime ce genre de morceau de vie, tu m'as fait décrocher du reste quelques secondes.
C'est bien ça, Lebowski. :)
Tant mieux si mes mots réussissent à "faire voir". C'est bon signe, non?
J'l'ai jamais vue, jamais sentie, mais de ce que tu nous en dis, j'adore la maison de tes parents aussi ! :o)
HIhi merci Caro :)
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